L’Epiphanie du Seigneur
La nuit de Noël, nous étions invités à abaisser notre regard vers un enfant devant la crèche. C’est là, à nos pieds et non dans les nuages, que notre Dieu se donnait à voir… se donnait, tout simplement. Nos yeux admiraient ce que personne n’avait osé imaginer.
Mais la fête de l’Épiphanie nous invite à changer de position : « Debout, Jérusalem ! … Lève les yeux, regarde autour de toi ! » Et les mages que nous suivons jusqu’à la crèche lèvent eux aussi les yeux vers l’étoile qui les guide. Il en sera désormais ainsi de toute notre vie chrétienne.
Notre vie de foi prend sa place dans ce va-et-vient entre la terre et le ciel, le regard vers l’enfant et le regard vers les hommes de tous horizons…
Nous célébrons aujourd’hui la fête de l’Epiphanie. Le mot épiphanie vient du grec: faire voir, se montrer à, rendre visible, faire connaître. Le message de l’Epiphanie est clair. Le mot Epiphanie veut dire Manifestation.
Dieu veut se manifester à tous les hommes. Dieu est venu pour toi, pour moi, pour nous.
Essayons maintenant de suivre le voyage des mages vers Jésus. D’abord ces Mages sont des hommes de bonne volonté qui n’ont pas hésité à se mettre en route. Ils ne partent pas sans bagages ni sans avoir fait des recherches. Ils ne cherchent pas quelque chose : le bonheur, la santé ou l’amour comme dans nos horoscopes. Non, ils cherchent Quelqu’un : le Roi des Juifs et même celui qui vient de naître …
Ces mages ce sont des chercheurs pas seulement des aventuriers. Dans leur bonne volonté on trouve tout d’abord une première qualité qui est l’attention. La première qualité d’un homme de bonne volonté est dans une très grande attention à la Vérité. Les Mages sont aussi des hommes disponibles, capables de se déranger. C’est ce qui ressort de leur détermination à se laisser conduire là où veut les entrainer l’étoile découverte.
La manière de Dieu n’a pas changé depuis Abraham qu’Il appelle : «Va-t’en, quitte ton pays, la maison de ton père. Va dans le pays que je te montrerai. » Si l’on accepte le jeu de Dieu, on accepte une aventure. Car Dieu, n’aime pas les gens installés. Installés dans soi mêmes dans la routine, dans ses pensées… Alors pourquoi sans cesse Dieu dérange ou déroute ceux qu’il aime.
Pourquoi ?
Parce que le Royaume des Cieux n’appartiendra qu’à des cœurs pauvres. Nous avons ici un test de pauvreté qui est demandé aux Mages. Vivre selon sa foi, être chrétien, c’est toujours accepter une aventure, qui conduit toujours jusqu’au Dieu d’Amour.
Les Mages sont arrivés auprès de Jésus, après leur longue marche vers l’étoile ! C’est une dimension qui donne, qui permet de voir l’invisible dans le visible. La foi n’est rien d’autre que cela.
L’attention, la disponibilité, l’humilité sont des qualités qui préparent le cœur, à croire, pour voir dans cet enfant pauvre, le Messie, le Roi d’un Royaume d’Amour. A partir de ce moment-là tout change ! Les hommes de bonne volonté deviennent des croyants.
Pour les Mages, l’étoile peut maintenant disparaître, elle brûle au fond de leur cœur.
Avez-vous retenu la dernière phrase de L’Evangile ? Les Mages sont repartis par un autre chemin. Ils repartirent par un autre chemin ! Leur histoire personnelle continue mais autrement, car désormais ils ont vu et connu la Lumière de l’Amour. Tous ceux qui rencontrent le Christ sont invités à prendre un autre chemin ! Nous voici prêts à repartir ou déjà repartis : vers notre travail après des congés, vers nos maisons, vers nos familles, vers les autres … Et voici de nouveau les jours ordinaires, ces 365 jours qui vont construire la nouvelle année ! Il nous faut repartir, d’un bon pied et d’un bon pas. Il nous faut repartir comme les Mages, par un autre chemin. Autre chemin c’est changer le passé, changer le chemin de la routine. Comme les Mages, partons ensemble, avec grande joie, sur les chemins de Dieu, afin d’aller, à l’étoile, vers les autres et, avec eux.
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître? » – demande Hérode.
Il est né en chaque homme, en toi, en moi, et pour toi, et pour moi…
« Les Mages sont repartis par un autre chemin. »
Ce sera mon souhait pour cette année : puissions-nous repartir en 2015 par un autre chemin !
Père Joesph