Dieu ne punit l’homme par des catastrophes de toute sorte, mais il rejoint l'homme dans sa souffrance et le sauve par son amour infini
Il y a eu ces victimes innocentes tués par le sanguinaire Pilate. Pourquoi ?
Il y a eu ces 18 personnes écrasés par la chute de la tour de Siloé ? Pourquoi ?
Aujourd’hui, tremblement de terre à Haïti : 270 00 victimes innocentes ; séisme au Chili : 700 morts ; inondation en France : 52 morts innocemment.Pourquoi toutes ces victimes innocentes ?
Pourquoi tout ce mal, ces drames ? Pourquoi toutes ces familles qui ont tout perdu et qui pleurent ? Dans ces conditions peut-on croire encore en Dieu ? Comment ne pas se révolter ?
Dieu est amour, Dieu est père, paraît-il ; alors qu’est-ce qu’il fait ? pourquoi permet-il tout cela ? Dieu est créateur, il est bon : pourquoi a-t-il créé un monde avec ce mal qui écrase l’homme et semble le dominer ?
Bousculés dans notre foi par tous les évènements de la vie, reprenons, dans le silence de nos cœurs, une des plus fortes expériences spirituelles qui nous est donnée dans la Parole de Dieu aujourd’hui.
Un homme, environ 1300 ans avant Jésus, a affirmé que Dieu s’était manifesté à lui. Pas un « dieu quelconque ou anonyme ». Non ! un Dieu qui a appelé cet homme par son nom : « Moïse ! ». C’est donc qu’il le connaissait personnellement.De plus, ce Dieu s’exprime en disant « Je » : « j’ai vu la misère de mon peuple en Egypte ; j’ai entendu ses cris ; Oui je connais ses souffrances. Alors je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens ».
Voilà donc un Dieu qui s’intéresse aux hommes souffrants, écrasés par la misère et l’injustice, et qui n’hésite pas à « descendre » de son paradis pour les délivrer du mal. Et ce Dieu tout-puissant va agir rapidement pour accomplir ce qu’il dit, non pas à la manière humaine mais avec la force de son amour pour tous.
Dieu appela Moïse du milieu du buisson, dans le cœur de sa vie : « Moïse, Moïse ».Et Moïse répondit : « Me voici ! ». Dieu lui dit alors : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Je suis le Dieu de toute l’Histoire ; je suis Dieu qui veut entrer dans ton Histoire. Alors je t’envoie et c’est toi qui feras sortir de l’esclavage mon peuple ! ». Dieu est imprévisible et il surprend là où on ne l’attend pas. Loin de s’engager personnellement, il veut agir par l’intermédiaire de ce pauvre Moïse, dépourvu de toute puissance et déjà fatigué par plus de 80 ans d’âge !
« On attendait Dieu, ce fut Moïse ! ». Pourquoi donc Dieu agit-il ainsi ?
Dans cet épisode de la rencontre de Moïse avec Dieu au buisson ardent de son cœur, Dieu se révèle le tout-amour, celui qui aime infiniment l’humanité entière. Or aimer quelqu’un, c’est vouloir qu’il grandisse, qu’il devienne toujours plus lui-même. Ce n’est surtout pas vouloir tout faire à sa place. C’est au contraire lui donner tout son espace de liberté.
Des parents qui seraient toujours derrière leur enfant devenu adulte pour lui dicter constamment ce qu’il a à faire seraient de véritables meurtriers (de sa liberté). En réalité il a donc fallu à Dieu plus d’amour pour son peuple et pour Moïse pour lui faire confiance et lui confier sa mission de le libérer de l’esclavage.
Et puis Dieu a surtout agi, après Moïse, par un autre homme, son Fils. Jésus est venu nous dire combien Dieu nous aime : il est Dieu, son Père et notre Père. Jésus est venu nous dire que nous sommes sauvés par Dieu, non pas de l’esclavage, mais du mal. Il n’accomplit pas de petits miracles, qui protègent l’un ou l’autre : mais par sa croix et sa résurrection, il donne la vie éternelle à tous ceux qui se tournent vers lui et à l’humanité entière.
Jésus ainsi nous propose d’entrer en enfant de Dieu dans la trinité divine, dans cette communion d’amour qui lie le Père et le Fils animé de son Esprit.
Jésus ne prend pas notre place. Il ne s’impose pas à nous ; il nous propose tout simplement de nous convertir, c'est-à-dire de croire à la patience sans limite et à la miséricorde de Dieu, de croire, non pas à un Dieu qui punit l’homme par des catastrophes de toute sorte mais qui le rejoint dans la souffrance et le sauve par son amour infini. Jésus nous appelle à le rejoindre dans sa mission : annoncer la Bonne-Nouvelle de la Vie éternelle à venir dans le Royaume de Dieu mais déjà commencer dans le quotidien de la vie.
Merci à tous les catéchumènes qui font cette grande découverte de la présence de Dieu dans le buisson ardent de leur cœur. Ils nous disent combien Dieu vient nous rejoindre dans notre vie de tous les jours pour nous aider à la transformer.
Dieu a appelé ainsi chaque catéchumène. « Elodie, Véronique, Francine, Sonia, Kim et Reiko » et vous avez répondu « Me voici » (c’était le samedi 20 février le jour de votre appel décisif à Nanterre). Le Dieu de l’histoire, « Je suis », est entré dans votre histoire ; à Pâques, vous allez passer la mer par l’eau du baptême ; vous allez mangé le pain de vie, le Corps du Christ ; Dieu est maintenant pour vous un roc sur lequel vous allez vous appuyer toute votre vie.
Merci, chers amis, de réveiller notre foi vieillissante. Merci de ranimer notre espérance en Dieu, en l’Homme, en la Vie éternelle.Merci de nous rappeler l’importance du partage de toutes nos richesses.Et à votre tour maintenant, devenez les messagers de la Bonne-Nouvelle. C’est à vous aujourd’hui que Dieu dit : « et maintenant, va ; celui qui m’a envoyé vers vous, c’est « Je suis », le Dieu de Jésus-Christ, va témoigner de son amour infini. Prions les uns pour les autres, prions les uns avec les autres, et rendons gloire à Dieu.