Samedi 2 mars, l’équipe locale de Bagneux du CCFD-Terre Solidaire avait organisé une conférence-débat sur le thème des Migrations Internationales animée par Justine FESTJENS, responsable de l’équipe Migration au CCFD.
Avec la sécurité alimentaire et la lutte contre les inégalités, la liberté de circulation des personnes et l’accueil des migrants font partie des grandes actions du CCFD.
Au début de sa présentation Justine FESTJENS rappelle que la philosophie d’action du CCFD n’est pas d’agir « à la place » mais « avec ». Le CCFD n’est pas lui-même un acteur de terrain mais il en appelle à la responsabilité de l’Etat et soutient des organismes qui agissent sur le terrain.
Les raisons de l’exil sont nombreuses : sociopolitiques, persécutions, guerres, démographiques, économiques, et environnementaux, changements climatiques. Mais dans son soutien aux personnes en exil – le CCFD préfère ce terme à celui de migrants – le CCFD ne veut pas établir de priorisation en fonction des causes de départ, qui sont le plus souvent complexes et multifactorielles.
Sur la période 2021-2024, le CCFD s’est fixé deux axes prioritaires : dénoncer les dérives sécuritaires et développer le réseau des villes et territoires accueillants.
Pour faire face aux politiques sécuritaires qui fabriquent de plus en plus de sans-papiers et qui criminalisent les actions de solidarité envers les migrants, le CCFD développe une thématique chère au pape François qui s’appuie sur quatre verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer.
Le CCFD prône une approche « positive » face aux craintes et au discours anti-immigration, en évitant les thématiques susceptibles de dériver sur le terrain de l’émotion et de l’instrumentalisation.
Face au climat de stigmatisation de l’immigration, le CCFD veut montrer que l’apport migratoire, trop souvent vécu comme générateur de tensions, peut au contraire participer à une dynamique du « mieux vivre tous ensemble », s’il est appuyé par des actions locales d’accueil et d’intégration sur le terrain.
Cette présentation s’est poursuivie par une série de témoignages de participants :
– Joseph est originaire de la Côte d’Ivoire et suite à des changements politiques et l’arrivée de rebelles dans sa région, son père est assassiné, sa mère meurt en prison. Il est ainsi contraint de fuir son pays avec ses frères. Son long périple passe par le Ghana, l’Italie et il arrive en France en 2016, où après un séjour en centre de rétention, il demande l’asile et rejoint son oncle à Paris.
– Julio est un ingénieur électricien colombien qui se retrouve au chômage suite à la crise financière de 2008. Il part alors aux USA mais n’est pas autorisé à y rester. Il choisit alors de venir en France en 2011 où il trouve un emploi et fait en 2018 une demande de régularisation.
– Asma est une journaliste algérienne qui a rencontré beaucoup d’entraves professionnelles en raison d’un environnement difficile (pas de pluralisme). En 2010, elle décide de venir en France mais elle est obligée de repasser des diplômes pour exercer son métier de journaliste. Son parcours pour régulariser sa situation a été long mais grâce à l’aide d’un bénévole local, elle a maintenant ses papiers.
– Ferdinand vient du Togo où il a exercé son métier de journaliste d’investigation et pour lequel il a parcouru le monde pendant 20 ans. Menacé d’emprisonnement au Togo – ce qui signifie une mort certaine -, il décide en 2023, avec l’aide du CCFD, de venir en France et il est actuellement en attente de régularisation.
Odile et Claude Desplanches