Notre paroisse dans le souffle de l’Esprit
Trois religieux Spiritains sont en charge de la paroisse.
La fête de Pentecôte me donne l’occasion de raconter les origines de notre congrégation. Le 16 mai 1703, jour de Pentecôte, Claude Poullart des Places, un jeune homme originaire de Bretagne, s’engagea à fonder une communauté et un séminaire consacrés à l’Esprit-Saint. Depuis, les missionnaires Spiritains ont essaimé dans une soixantaine de pays. Ils sont témoins de tant de peuples qui ont entendu dans « leur langue maternelle les merveilles de Dieu » (Actes 2, 11). Aucun Spiritain ne prétend être à la source de tant de conversions à travers le monde. Ils sont d’abord témoins de l’Esprit Saint agissant dans toutes les langues et cultures
Cet Esprit Saint souffle aussi sur notre communauté paroissiale. Le 22 mai dernier nous avons eu notre première messe « entre nous » après le départ de la paroisse Saint-Jean-Baptiste. Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je craignais une petite assistance, avec beaucoup de soucis pour l’avenir. Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir une assemblée diverse ! Je connaissais personnellement la moitié des participants. Mais je découvrais aussi que 50% de l’assistance m’était inconnue ! Nous sommes encore aujourd’hui des « Parthes, Mèdes et Élamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, de la province du Pont et de celle d’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie… » (Actes 2, 9). Nous sommes assis à côté des uns et des autres, mais nous restons étrangers les uns aux autres. Or les chrétiens, dans les circonstances actuelles, ont tout intérêt à mieux se connaitre, à se rapprocher les uns des autres. L’Esprit Saint nous y pousse.
À la sortie de l’église, j’ai pu rencontrer certains de ces nouveaux visages. Pour moi, Dieu nous fait signe. C’est un défi dorénavant pour notre paroisse d’accueillir les nouveaux membres de notre communauté. Notez que dans l’Évangile lu le jour de la Pentecôte, la venue de l’Esprit ne suscite pas d’abord le discernement ou l’intelligence, mais l’amour : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui » (Jean 14, 23).
Mettons-nous à l’écoute de ce que l’Esprit Saint a à dire à notre communauté. Tendons l’oreille pour l’entendre souffler entre les bancs de notre église. Ce n’est pas toujours évident. Jésus dit lui-même que « le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va. C’est aussi le cas de toute personne qui est née de l’Esprit » (Jean 3, 7). Au sortir de la pandémie et de la collaboration avec la paroisse de Saint-Jean-Baptiste, nous pouvons résolument nous tourner vers Dieu et lui demander : « Seigneur, où veux-tu que nous allions ? Vers où ton Esprit veut-il nous emmener ?» Tendons l’oreille : la réponse est assise à côté de nous.
Michel Protain