(RV) L’Évangile de ce dimanche 12 avril, deuxième dimanche de Pâques et dimanche de la Divine Miséricorde, est tiré de l’Evangile selon Saint Jean (20, 19-31). Voici le commentaire de cette lecture proposé par le Père Pascal Montavit :
Le deuxième dimanche de Pâques est consacré à la Miséricorde divine. L’Evangile de ce jour nous montre Jésus apparaissant aux disciples et leur donnant la Paix et l’Esprit-Saint. Voyons comment ce récit nous invite à entrer plus profondément dans le mystère de la foi chrétienne.
Jésus Ressuscité apparaît aux disciples qui se sont enfermés car ils avaient peur des Juifs. Jésus commence par répéter deux fois les mêmes paroles : « La paix soit avec vous » (Jn 20,19.21). Les disciples sont alors remplis de joie. Il est important de noter que le premier acte que Jésus pose auprès de ses disciples, après sa Résurrection, est un acte de restauration. Les disciples ont peur et Jésus leur donne la paix. Les disciples sont tristes et Jésus leur donne la joie. Avant d’entrer dans toute considération de mission, d’évangélisation, les disciples doivent d’abord faire un cheminement personnel. S’ils ne font pas eux-mêmes l’expérience de rencontrer Jésus ressuscité, alors ils ne pourront pas partir en mission. C’est bien la première question que cet Evangile nous pose. Prenons-nous le temps de rencontrer Jésus, de demeurer dans sa présence, dans l’oraison, l’adoration. C’est au cours de ces temps privilégiés que nous retrouvons la paix et l’assurance que Jésus est au milieu de nous.
Jésus répand ensuite sur eux son souffle et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus » (Jn 20,22-23). Jésus donne aux apôtres un pouvoir extraordinaire, celui de remettre les péchés. Ce pouvoir est transmis jusqu’à nos jours aux prêtres qui, par le sacrement de réconciliation, donnent le pardon de Jésus. Bien sûr, Jésus seul sauve. Mais Jésus choisit de passer par des médiateurs, les prêtres, pour nous donner accès à son pardon. Par cela, Jésus nous montre que nous ne pouvons pas vivre notre foi chrétienne, seuls. Nous sommes appelés à recevoir Dieu au sein de l’Eglise, et ce, malgré les faiblesses et les pauvretés des membres qui la composent.
La prière de Thomas est bien connue : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas » (Jn 20,25). Thomas veut voir pour croire. Il y a une progression dans la prière de Thomas : il veut d’abord voir la marque des clous, puis toucher les mains de Jésus, et enfin toucher son côté ouvert. Thomas mesure donc bien le mystère qui se présente à lui. Mais il doit voir et toucher. L’extraordinaire de ce récit, c’est que Jésus répond à la prière de Thomas. Nous pouvons donc nous aussi demander à voir et à toucher Jésus ! Jésus ne rejette pas cette prière. Bien sûr, nous ne le verrons pas, en chair et en os, comme Thomas a pu le faire, mais si nous nous tournons vers Jésus, alors il se manifestera à nous. Si nous sommes en proie au doute, si notre raison ne nous laisse pas tranquilles en voulant nous faire croire que le message chrétien est faux, alors faisons nôtre cette prière de Thomas : « Seigneur, je veux te voir, te toucher ». Jésus ne rejette pas cette prière mais il prend Miséricorde de qui, humblement et sincèrement, le cherche et souhaite le rencontrer. N’ayons pas peur, le Seigneur est là et il veut se manifester à nous.