Le père Robert Thirion est décédé le 12 décembre 2013. Il avait près de 93 ans. Gamin de Paris, selon le titre de son livre, puis instituteur, il était entré au séminaire, puis ordonné prêtre en 1951, à 30 ans. Il a été vicaire et curé dans diverses paroisses de la banlieue sud. Il a été vicaire aux Blagis de 1984 à 1996, avec le père René Foucart.
Annick Imbert, Paul Mathis :
Ceux qui l’ont connu aux Blagis se rappellent comment il a toujours été, infatigable mais proche, au service des enfants, des jeunes adultes et des personnes âgées, toujours à la recherche de ce qui conviendrait à chacun.
Lors de ses obsèques, le 18 décembre, le curé de St Rémy, à Vanves, a rappelé combien il savait être présent, sur le marché, dans la rue, et bien sûr dans son église. Cette église était bien trop petite pour accueillir ceux qui sont venus prier pour lui et lui dire un dernier adieu. Parmi eux, beaucoup de Blagissois, d’aujourd’hui ou d’hier, telles Myriam et Dominique. L’homélie a été prononcée par le père Yves Morel, curé de St Hermeland, qui l’a bien connu à Vanves. Il a brodé avec humour sur une interrogation très appropriée « Où est-il Robert ? » Car Robert, quand il n’était pas en prière dans l’oratoire, était introuvable, tellement souvent auprès des autres, paroissiens ou non. Ses « paroissiens » étaient d’ailleurs de toute la banlieue sud, autant de Malakoff que des Blagis.
Le père Thirion agissait toujours pour que le monde de Dieu soit déjà présent dans le monde des hommes. Son expression favorite : « J’ai encore une visite à faire. » Tous ceux qui l’ont connu ne peuvent pas l’oublier.
Claude Bigotte :
Le Père Thirion laisse une trace profonde dans notre paroisse comme il a du marquer toutes les communautés dans lesquelles il a oeuvré. Il est vivant et restera vivant en nos cœurs par son intelligence simple, sa parole claire et directe, son écoute attentive de chacun ; il se penchait alors, les yeux mi-clos, hochant la tête, sa figure, marquée par la gravité ou éclairée par un demi-sourire, reflétait les propos entendus. Il savait s’adresser à tous, enfants ou personnes âgées, être le confident, participer aux joies de tous, apporter le réconfort dans les épreuves de chacun. Nous attendions avec curiosité et impatience sa lettre de chaque début d’année, comme bien des personnes seules, malades ou âgées attendaient ses visites qu’il continuait à faire bien des années après avoir quitté la paroisse.
Nous avons tous, chacun de nous, un lien, intime et fort avec le Père Thirion, qui nous est particulier et ne peut pas être partagé. Mais, comme les petites pièces d’une grande mosaïque, chacune différente de l’autre, de forme et de couleur, sont assemblées pour former une œuvre d’art, tous ces liens si particuliers composent ensemble une œuvre d’amour que nous partageons tous.
Le Père Thirion est une lumière dans nos vies, lumière qui, à la suite du Christ, nous montre le chemin d’amour qui nous conduit à la lumière éternelle de Dieu.
« Dieu a tant aimé le monde qu’Il lui a donné son Fils unique ». Il avait choisi ce verset de l’évangile de saint-Jean pour son image d’ordination ainsi qu’il le rappelait dans sa lettre de Noël 2012-Nouvel An 2013, sa dernière lettre. C’était aussi le titre d’un de ses livres.
Dieu nous a donné aussi Robert Thirion. Merci mon Dieu !