Semaine 2
St Paul nous livre toute son espérance:
"Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? "
Dans un raccourci saisissant, Saint Paul livre toute sa foi et toute son espérance : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? ». En effet « ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l'Esprit de Dieu ». Voilà l'expérience spirituelle dont Saint Paul rend compte dans l'épître aux Romains. Prendre conscience de la grandeur du Seigneur et de son amour pour les hommes ouvre l'horizon et met dans la paix. Pour autant des obstacles existent sur le chemin de la foi car le péché guette l'homme là où il est plus faible.
Un premier obstacle peut être le regard porté sur le monde . Devant les injustices autour de nous et dans le monde la question : « mais que fait Dieu ? » reste d'actualité. Une réponse renvoyant à la seule prière ou à la fin des Temps et au retour du Christ n'est plus suffisante. Alors comment ne pas perdre l'espérance ? Nous avons à accueillir le Seigneur tel qu'il est, dans sa manière d'œuvrer discrètement dans le cœur des hommes, les amenant à s'investir auprès de leurs frères et sœurs en humanité. Dieu a cette faiblesse de ne pas vouloir se manifester de manière spectaculaire . Nous avons cette difficulté à ne pas voir les signes de sa présence.
Joey Velasco en peignant « La table de l'espérance » traduit bien ce qu'il a perçu de la présence du Seigneur parmi les petits et les humbles.
Un autre obstacle vient de notre tendance à vouloir être « comme Dieu ». C'est la tentation , présente surtout là où un pas se fait vers Dieu. Par exemple, ne pas vraiment se défendre contre l'envie d'être autonome, maître de ses décisions, donc fermé à la nouveauté du travail de l'Esprit en nous. Cela se fait d'une manière discrète, subtile car la tentation s'appuie sur ce que nous sommes, elle exploite nos failles et nos blessures.
Dieu a cette faiblesse de patienter, de nous faire signe discrètement pour respecter notre liberté. Et voilà qu'un événement plus ou moins banal, une parole échangée, une lecture ouvre une brèche. Notre existence reprend vie. Le Seigneur était à nos côtés, nous a soutenu, mais s'est bien gardé de faire le chemin à notre place.
Certains événements, comme l'annonce d'une maladie ou le décès d'un proche, peuvent devenir une épreuve pour notre foi. « Pourquoi moi ? Qu'ai-je fait pour mériter cela ? » L'incompréhension, la révolte, le repli sur soi peuvent nous habiter un moment ou plus durablement. Notre foi nous semble être d'un faible secours. Et pourtant quelque chose tient, la vie continue, elle reste plus forte que tout, même si elle a la discrétion d'un murmure.
Souvent c'est lors de la relecture des événements que nous découvrons les ressources insoupçonnées qu'il y avait en nous. Le Seigneur avait bien semé du bon grain.
Dieu a cette faiblesse de croire en l'homme, un homme qui peut suivre le chemin pascal de son Fils.
Jésus, lorsqu'il emmène Pierre, Jacques et Jean sur la montagne, révèle sa divinité cachée. Il leur montre aussi ce qui nous attend, entrer dans la gloire de la résurrection. Mais Jésus aura d'abord à parcourir son chemin pascal, un chemin qui passe par la Croix. Il l'a fait en pleine confiance envers son Père, par amour pour les hommes, pour tous les hommes.
Saint Paul nous décrit également le chemin du chrétien, lorsqu'il dit : « L'Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa gloire. »
***********************************
Exercice spirituel
Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
8 mars 2009 : 2 ème dimanche de Carême (année B)
Lectures :
Gn 22, 1…18
Ps 115
Ro 8, 31-34
Mc 9, 2-10Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 8, 31-34)
Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n'a pas refusé son propre Fils, il l'a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ?
Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? puisque c'est Dieu qui justifie. Qui pourra condamner ? puisque Jésus Christ est mort ; plus encore : il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous.Ce deuxième dimanche de Carême nous invite à une mise à l'écart, sur la montagne, celle de la foi la plus totale avec Abraham, celle de la Transfiguration avec Jésus et trois de ses apôtres et amis, celle de l'amour infini.
Comme Abraham allons à la rencontre du Dieu vivant, entrons dans la prière en disant : « Me voici »
Demandons au Seigneur d'ouvrir les yeux et les oreilles de notre cœur pour contempler d'une perception plus juste son amour illimité.
Puis prier le passage proposé en m'arrêtant à certains points particuliers.
Dieu n'a pas refusé son propre Fils… comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ?
Dieu avait refusé qu'Abraham sacrifie son fils car Dieu sait quel amour un père peut avoir pour son fils, lui qui a dit de Jésus au Thabor : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Dieu ne veut pas la mort. « Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens » Ps 115. Dieu est Don. Don de vie.
Méditer sur ce don de Dieu qui offre à l'humanité ce qu'Il a de plus cher : son Fils, son Unique. En le donnant, Il se donne lui-même tout entier. Demander à Dieu que je réalise le don qu'Il me fait, à moi. Et m'interroger : Est-ce que ce cadeau qui m'est fait change quelque chose dans ma vie ? Ai-je des résistances à accepter cette immense générosité de Dieu pour moi ? En ce début de Carême, puis-je reconnaître quel prix Dieu attache à ma vie, l'importance que j'ai pour Lui ?Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? puisque c'est Dieu qui justifie. Qui pourra condamner ? puisque Jésus Christ est mort ; plus encore : il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous .
Prendre le temps de peser le sens des mots : accusera – choisis – justifie – condamner – intercède. Tout est chamboulé. L'innocent qui a été mis à mort, ouvre sa vie de Ressuscité à tous, à moi. Finies les accusations, les condamnations. La justice de Dieu n'entre pas dans nos schémas habituels, elle est grâce. Comment est-ce que j'accueille cette gratuité de Dieu ? Me laisse-t-elle indifférent(e) ? Me libère-t-elle de mes auto-accusations, de mes jugements ? Pas de rancune en Dieu. Dieu fait grâce, Dieu justifie. Tout est par-donné. Tout est re-nouvelé. Je peux m'ouvrir à l'émerveillement devant un tel Don, une telle libéralité.Frères, si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?
En comprenant mal cette parole, on risque de mettre Dieu dans son « camp »…. Et si c'était l'opposé qui s'ouvre devant nous ? Avoir part avec Jésus, être mis avec lui, c'est vivre comme lui, adopter ses attitudes… Le regarder longuement, repasser dans ma mémoire sa vie au quotidien, ses choix, son accueil des petits, des exclus, le contempler se donnant, se livrant, aimant jusqu'au bout et m'offrir pour qu'il me conforme à son image. Et le laisser me prendre avec lui, dans son « camp » : celui des pauvres, des humbles de la terre, des amoureux de Dieu. Il est toujours « pour nous » : à nous d'accueillir l'appel qu'il nous fait d'être « pour lui ».Quand le temps que je m'étais fixé pour la prière arrive à sa fin, m'arrêter quelques minutes pour parler au Seigneur. Même si j'ai eu l'impression de lui parler souvent au cours de cette prière, à présent, je fais un vrai dialogue avec un « tu » et un « je », comme un ami avec un ami. Je peux lui dire ce que j'ai découvert de Lui, de son amour, de sa préférence, de sa générosité.
Terminer par la prière du Notre Père en union avec tous les retraitants et les chrétiens engagés dans ce temps du Carême.
****************************************
COPYRIGHT: NDdu web ——>ICI