Semaine 1,
S’engager envers Dieu
" Être baptisé… c'est s'engager envers Dieu. " affirme saint Pierre dans sa Première lettre. En effet nous sommes appelés à entrer dans une attitude de confiance vis-à-vis de Dieu et à chercher à vivre de l'Évangile, la Parole de Dieu. Dans notre expérience, nous avons eu des moments où cette confiance a produit de beaux fruits comme la paix, la générosité, le pardon. Mais nous avons aussi vécu ces moments plus douloureux d'une fermeture du cœur et de la perte de confiance en nous-même et en Dieu. S'engager envers Dieu ne va pas de soi.
Pourtant, si nous nous engageons envers Dieu, c'est parce que lui-même s'est engagé envers nous le premier. Dans le livre de la Genèse nous avons le récit des engagements de Dieu envers Noé et Abraham. C'est l'histoire de l'Alliance qui commence, et elle se poursuivra jusqu'à Jésus-Christ qui nous fait entrer dans la Nouvelle Alliance.
Grâce aux récits bibliques, nous pouvons faire mémoire des différents moments où Dieu a renouvelé son alliance. Chaque fois, il s'agissait d'un moment critique de l'histoire du salut. Avec Noé se pose la question du mal que fait l'homme. Faut-il que Dieu supprime le mal en supprimant l'homme ? Mais qui subsistera ? Alors Dieu fait alliance avec tous les vivants , il ne détruira plus l'homme, et l'homme est appelé à ne pas user de violence envers son prochain. L'arc-en-ciel, fragile dans sa beauté, sera le signe de cette alliance. Aujourd'hui encore, nous avons besoin d'être sauvé à cause de la violence que nous portons en nous.
Abraham a fait confiance dans la promesse du Seigneur de lui donner une descendance et il s'est mis en route vers l'inconnu. Alors l'avenir s'est ouvert pour lui d'une manière inattendue. Non seulement Dieu va lui donner une descendance avec Isaac, mais Abraham va être appelé " père des croyants ". Dieu entre dans l'histoire des hommes . Aujourd'hui encore, Dieu nous fait signe.
S'engager, faire alliance, c'est accepter de prendre des risques. Risque pour l'homme de partir à l'aventure, là où il ne serait jamais allé ; mais aussi risque de ne pas être fidèle à l'alliance. Dieu prend le risque de ne pas être compris, d'être vu comme celui qui surveille et puni, de voir également les hommes prendre le mauvais chemin, de ne pas choisir la vie et même de le rejeter.
Alors Dieu s'est fait encore plus proche de l'homme. En Jésus-Christ. Il est venu habiter parmi nous, révélant pleinement un Dieu pour la vie, miséricordieux, voulant qu'aucun de ses enfants ne soit perdu. Mais devenant homme parmi les hommes, le Fils a aussi revêtu notre faiblesse, menant les mêmes combats contre la tentation, prenant le chemin que le Père lui indiquait, jusqu'à la Croix.
" Être baptisé… c'est s'engager envers Dieu … et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ ". Dans notre histoire vient un moment où nous croisons le chemin du Seigneur, car le Seigneur se fait proche de nous, à sa manière. Cela peut être la rencontre avec une personne, un événement, la découverte de l'Évangile… Notre désir de vivre davantage, de nous libérer de ce qui nous pèse peut se manifester à cette occasion. Alors, quelle que soit notre situation, s'engager, prendre ce risque d'un pas vers l'inconnu devient possible.
Copyright©NDWeb.org
*
Parole de Dieu
Les références des textes de ce dimanche
Genèse 9,8-15
Psaume 24
1 Pierre 3,18-22
Marc 1,12-15
Le commentaire des lectures bibliques par Marcel Domergue, jésuite
Fils de Dieu bien-aimés
Nous voici au seuil de ces quarante jours de préparation à la célébration de la Pâque du Christ. Qu'allons-nous faire de particulier, alors que tant d'entre nous sont déjà surmenés, esclaves d'agendas surchargés ? Reprenons nos esprits : plus qu'une charge supplémentaire, le Carême peut être pris au contraire comme un temps de libération, espace pour respirer, remise à sa place de l'accessoire pour revenir à l'essentiel de nos vies. Il s'agit de reprendre conscience des véritables enjeux et du sens de nos existences. Un peu de hauteur. Revisitons nos habitudes : certaines n'ont pas été vraiment choisies et ressortissent davantage de la servitude que de la liberté. Des exemples ? Pour certains, c'est l'esclavage de la télé, ou de l'ordinateur, etc. Il y a des familles où l'on n'a plus le temps de se parler. Donc, retour à l'essentiel, au fondamental. Le Carême ne peut être " religieux " s'il n'est d'abord humain. Prenons pour nous les paroles que Jésus vient d'entendre, paroles venant de Dieu : " Tu es mon Fils bien aimé, tu as tout mon amour. " Que signifie cette révélation ? Quels comportements exige-t-elle ? Tout de suite après l'avoir reçue, Jésus se retire dans le désert. Mystère de ce séjour ; les spécialistes disent volontiers qu'il s'agit là d'une sorte d'expérience spirituelle. Sans doute Jésus veut-il prendre conscience de ce que signifie être Fils bien-aimé de Dieu.
Quarante jours…
Le nombre quarante a toute une histoire. Le déluge dure quarante jours ; Moïse s'isole quarante jours sur le Sinaï pour y recevoir la Loi ; le peuple erre quarante ans dans le désert, le temps de se rendre apte à entrer en Terre Promise en surmontant les tentations qui en ferment l'accès. On l'a répété, quarante ans représentent la durée d'une génération humaine, le temps d'être relayé par un fils parvenant à l'âge adulte. Temps de maturation pour l'accès à une plénitude. Parvenus à ce terme, " les temps sont accomplis ", comme le dit Jésus dans notre évangile. Marc ne dit rien du contenu des tentations. Elles décrivent, en termes symboliques, les caractéristiques d'un faux messianisme. Tentations de la richesse, de la puissance, de l'invulnérabilité. Bien entendu, elles ne diffèrent pas de celles que nous rencontrons dans nos vies. Nous les verrons ressurgir, sous diverses formes, tout au long des évangiles, par exemple quand Jacques et Jean suggéreront à Jésus de faire tomber le feu du ciel sur les Samaritains qui refusaient de les recevoir (Luc 9,54), ou quand les gens voudront s'emparer de lui pour le faire roi (Jean 6,15). À nous de transposer : au-delà des hyperboles imagées venues à nous de la nuit des temps, nous pouvons identifier des mentalités et des idéologies bien en place dans nos sociétés, le monde politique, nos familles. Voici devant nous quarante jours pour découvrir dans quelle mesure nous en sommes atteints. Il ne nous est d'ailleurs pas demandé de nous juger ou de nous décourager mais simplement de nous ouvrir à la " Bonne Nouvelle ".
En route vers la vie
Oui, elle est bien " Nouvelle " cette Parole. Toujours nouvelle. Elle reprend vie et forme à travers tout ce que nous vivons, supportons, effectuons. Toujours, elle nous dit que du pire, Dieu peut faire sortir le meilleur, que tout est utilisé, y compris la mort, pour faire surgir de la vie. L'arrestation du Baptiste provoque la manifestation de Jésus au grand jour de la liberté, une liberté qui, un jour, rejoindra le précurseur pourtant en chemin vers sa mort. En fin de compte, les quarante jours des tentations sont une image de toute vie humaine, de la naissance (le " Tu es mon Fils " du Baptême) à la résurrection en passant par la mort (" les temps sont accomplis ".) L'ultime tentation de Jésus coïncidera avec sa prière pour éviter la mort, à Gethsémani. Quand il dit " éloigne de moi ce calice " (Marc 14,36), il rejoint la protestation de Pierre en Matthieu 16,22 : " Non, cela ne t'arrivera pas ". Véritable tentation puisque Jésus traite alors le disciple de Satan et d'obstacle. Il nous est précieux de constater que le Christ lui-même a dû surmonter des sollicitations extérieures et même intérieures qui n'allaient pas d'emblée dans le sens de la volonté du Père. Nous avons du mal à reconnaître que le Verbe est pleinement entré dans notre condition humaine. N'ayons donc pas trop peur de ce qui se passe en nous, du négatif étranger à la foi, et tournons-nous vers celui qui nous a appris à le surmonter. En vue de notre ultime Pâque.
Évangile selon Marc 1, 12-15
Aussitôt l'Esprit pousse Jésus au désert. Et dans le désert il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Après l'arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait : "Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle."
Copyright©NDWeb.org
eXercice spirituel
1er mars 2009 : 1er dimanche de Carême (année B)
Lectures :
Gn 9, 8-15
Ps 24
1P 3, 18-22
Mc 1, 12-15
Première lettre de saint Pierre Apôtre (1P 3,18-22)
" Frères, le Christ est mort pour les péchés, une fois pour toutes ; lui, le juste, il est mort pour les coupables afin de vous introduire devant Dieu. Dans sa chair, il a été mis à mort, dans l'esprit, il a été rendu à la vie. C'est ainsi qu'il est allé proclamer son message à ceux qui étaient prisonniers de la mort. Ceux-ci, jadis, s'étaient révoltés au temps où se prolongeait la patience de Dieu, quand Noé construisit l'arche, dans laquelle un petit nombre de personnes, huit en tout, furent sauvées à travers l'eau. C'était une image du baptême qui vous sauve maintenant : être baptisé, ce n'est pas être purifié de souillures extérieures, mais s'engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ qui est monté au ciel, au-dessus des anges et de toutes les puissances invisibles, à la droite de Dieu. "
Les indications données pour prier à partir de ce passage biblique nécessitent au préalable la lecture de la page " Prier : comment faire ? " qui se trouve sur le site de Notre –Dame du Web à la page : http://www.ndweb.org/prier1.html. Merci de vous y reporter.
Après le mercredi des Cendres, nous entrons plus profondément dans ce temps de dépouillement et d'intériorité qu'est le Carême, à la suite de Jésus. Demander au Seigneur de me faire prendre conscience de l'engagement de mon baptême pour reconnaître la grandeur de son amour particulier pour moi.
Puis prier le passage proposé en m'arrêtant à certains points particuliers.
Le Christ est mort pour les péchés …afin de vous introduire devant Dieu
Entendre la grâce qu'est la mort du Christ pour moi personnellement. La mort de Jésus Christ m'introduit devant Dieu, dans la grâce de l'alliance nouvelle et éternelle avec Dieu. Demander à Dieu que je réalise quel grand cadeau le Christ m'a fait en se faisant homme et en mourant pour moi. Est-ce que j'ai des résistances à considérer la mort de Jésus par amour pour moi ? En ce début de Carême, comment est-ce que je vois les mystères de Pâques auxquels je me prépare en Eglise ? Avec joie ? Avec ennui ? Avec des questions ? Noter tous les désirs qui m'habitent lorsque je contemple la mort que le Christ a souffert pour moi.
Quand Noé construisit l'arche, huit personnes furent sauvées à travers l'eau
Si Jésus est le médiateur d'une nouvelle alliance, elle n'abolit pas la première alliance, mais elle l'accomplit. Et l'alliance qui a concerné tous les hommes, c'est l'alliance de Dieu avec Noé. L'alliance symbolisée par l'arc-en-ciel, si beau et si fragile. L'arc-en-ciel qui requiert la conjonction de la pluie et du soleil. Se représenter un paysage avec un arc-en-ciel : le chatoiement des couleurs de l'arc, le ciel lourd et gris, et pourtant traversé des rayons du soleil. Réaliser comment cette alliance avec toute l'humanité en Noé se joue pour moi : quels sont les signes de l'alliance de Dieu avec moi dans ma vie ? Dans les moments difficiles (pluie) ? Dans les joies apparentes (soleil) ? Considérer comment Dieu veut faire alliance avec moi au quotidien. Regarder les couleurs chatoyantes de l'alliance dans ma vie (familiale, spirituelle, professionnelle, associative…).
Etre baptisé, c'est s'engager envers Dieu et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ
Pour moi, comme chrétien, l'alliance a pris la forme particulière du baptême, qui est une grâce venant de la mort du Christ en Croix et de sa Résurrection. L'arche qui sauva Noé des eaux préfigure le bois de la Croix qui me sauve à travers l'eau du baptême. Peut-être ai-je été baptisé(e) enfant, sans le choisir. Pourtant, d'autres (mes parents, mes parrain/marraine) se sont engagés pour moi envers Dieu, pour que je participe à la résurrection de Jésus Christ. Comment est-ce que je considère mon baptême ? Y penser. Réaliser que le baptême symbolise avec grande force l'alliance que Dieu a conclue avec moi, en Eglise. Un symbole tout intérieur, pourtant, qui ne se voit qu'avec " les yeux de la foi ", comme l'arc-en-ciel ne se voit que si on est placé au bon endroit. Demander la grâce d'être davantage conscient de l'amitié que Dieu me montre personnellement à travers le sacrement du baptême que j'ai reçu jadis.
Quand le temps que je m'étais fixé pour la prière arrive à sa fin, m'arrêter quelques minutes pour parler au Seigneur comme avec un ami : le remercier pour ce qui m'a été donné pendant le temps de la prière, redire l'une ou l'autre demande, la confiance en son amour toujours fidèle ou toute autre parole qui montera dans mon cœur.
Terminer par la prière du Notre Père en union avec tous les retraitants et les chrétiens engagés dans ce temps du Carême.
*
AVEC TOUS NOS REMERCIEMENTS AUX RESPONSABLES DU SITE ND DU WEB
SITE que vous pouvez consuter – > ICI