J’ai vu le cœur de l’homme. J’ai vu la volonté de Dieu. J’ai vu la paix. J’ai vu l’amour. J’ai vu que tout était possible à celui qui croyait. J’ai vu des milliers de drapeaux différents, et la fierté de ceux qui les portaient.
J’ai vu des millions de visages différents, mais un seul qui les liait. J’ai découvert que notre foi dépassait les frontières humaines. J’ai vécu la fraternité, la vraie : cette fraternité exigeante qui te met face à ton ignorance et qui t’apprend ce qu’est vraiment la miséricorde.
J’ai serré dans mes bras des gens que je ne connaissais pas. J’ai parlé avec des allemands, prié avec des polonais, loué avec des congolais, chanté avec des italiens, ri avec des portugais, crié avec des espagnols, marché avec des brésiliens, joué avec des argentins, médité et réfléchi avec des français… J’ai parcouru le monde en 2 semaines, j’ai parcouru l’histoire à Cracovie. L’accueil en Pologne a été extraordinaire : nous avons lié amitié avec de jeunes polonais, et le logement en familles a permis de goûter plus profondément à la culture polonaise.
J’ai vu 2 millions de jeunes qui ont choisi de tout quitter pour retrouver le Christ pendant quelques jours. J’ai vu l’engagement de la jeunesse.
J’ai compris qu’un chrétien n’est pas seul. J’ai compris qu’être chrétien est une force. J’ai compris qu’être chrétien c’est se sentir enfant de Dieu avant toute chose et aimer Dieu.
J’ai aussi découvert que même si mon ambition en venant aux JMJ était de devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un de meilleur, mon besoin était autre : c’est en se donnant aux autres, en aimant, en se rapprochant de chacun, en se mettant au service de son frère sans pour autant s’oublier, que l’on retrouve l’essence même de notre existence. Chacun est appelé à servir de quelque manière que ce soit. Il n’y a rien de plus grand, il n’y a rien de plus digne que de se faire serviteur de tous. Ce n’est pas s’abaisser jusqu’à se faire marcher dessus ! Voilà le charisme spiritain : partager ce que l’on a reçu, faire don de ce qu’on est. Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir comme offrir un cadeau sans vraiment savoir s’il va plaire ; le geste est tellement plus généreux que le reste.
Mais quel était le message principal pour moi : simplement, la Miséricorde. « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » : plus qu’un hymne, cette phrase a résonné comme un véritable axe de vie durant ces deux semaines. Là-bas à Cracovie, chacun de nous a réfléchi à cette notion de miséricorde, a pu l’expérimenter. Pardonnons sans relâche et il nous sera également pardonné, car Dieu est en chacun de nous. Le prochain doit être accueilli et aimé comme tel : « ce que vous faites au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le faites ». C’est une vision très polonaise selon laquelle l’hôte doit être accueilli comme si l’on accueillait Dieu en son foyer, d’où l’accueil chaleureux qui nous a été fait.
Le Pape François nous a d’ailleurs transmis un message : « Nous n’avons pas à répondre à la haine par la haine, à la violence par la violence, à la terreur par la terreur. Notre meilleure réponse a un nom : la fraternité ».
La fraternité , je l’ai vécue durant ces deux semaines : fraternité avec 2 millions de jeunes qui se retrouvent par-delà les différences, les langues, les nationalités et forment un seul corps avec en suivant le Christ pour vivre ces temps forts ; fraternité avec les familles polonaises que nous avons rencontrées ; et surtout fraternité fortement marquée dans notre petit groupe de 10 des Blagis et Bagneux comme dans le grand groupe d’environ 1400 Jeunes du Diocèse de Nanterre , partis sans se connaître avec la confiance en Christ, revenus grandis de cette expérience, avec de l’espoir, de la joie et de nombreux souvenirs.
Ce fut pour moi mes premières JMJ. Je suis très heureux d’avoir pu les vivre, très marqué par ce que j’ai reçu, appris et vécu pendant ces deux semaines. Il est très beau de voir que des jeunes du monde entier se retrouvent dans un même lieu avec un même but : rencontrer le Christ et d’autres jeunes. Cette rencontre est aussi l’appel de Dieu à chacun et chacune de nous, comme dit le Père Daniel Manique, mon confrère ici aux Blagis, « pas plus pas moins! »
Vivre ces JMJ a été enrichissant à bien des niveaux, que ce soit spirituellement ou encore humainement. Je n’ai qu’une chose à dire : vivement les prochaines JMJ ! Je vous donne donc rendez-vous à Panama en 2019, très bientôt, non ? Si !!!!!!
Je vous demande, comme notre Pape François le demande toujours, et comme il l’a fait ce dimanche 31 juillet 2016, au terme de la Messe clôturant les JMJ, « s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. »
A mon retour des JMJ, je médite et réfléchis sur cette phrase du prophète Esaïe 41,10 que je partage avec vous : « Ne crains rien car Je suis avec toi, n’aie pas ce regard anxieux, car Je suis ton Dieu. Je te rends robuste, oui, Je t’aide, oui, Je te soutiens par ma droite qui fait justice. »
Francis.