Le mystère du Christ Enfant-Roi
De la fête du Christ-Roi à Noël, entre ces deux fêtes de grande joie, nous sommes invités à sortir, à nous extérioriser, pour appeler nos frères à une nouvelle façon d’envisager le futur : Lumière, Terre, Mystère, Père, Libère ( les 5 couplets de l’hymne des vêpres du Christ Roi).
Lumière : parce que dans les ténèbres du pessimisme ambiant, nous sommes sûrs de percevoir une espérance, l’attente du maître de maison parti en voyage (évangile du premier dimanche de l’Avent B). Et son retour (même si ce n’est que fêté à la Noël) est appelé « Lumière » par tous les prophètes, comme Jean-Baptiste venu rendre témoignage à la Lumière, au dire de St Jean (évangile du 3ème dimanche de l’Avent B). Autour de nous, c’est le sens de toutes les illuminations des quartiers de nos villes, et des 4 bougies que nous mettrons progressivement au pied de la table de la Parole de Dieu.
Terre : sortir du ciel pour venir sur terre ! Celui qui créa ciel et terre, pour sûr, Il s’est abaissé. Il a accompli la Loi, c’est à dire dépassé les lois anciennes et complété par le nouveau commandement, celui de l’amour. Sortir de nous-mêmes pour visiter l’autre, c’est le même mouvement, comme si nous sortions de notre ciel. Les cadeaux sous le sapin, ce sont aussi les joies de la terre.
Mystère : celui qui vient, le maître de maison, le cœur qui accomplit, d’où vient-il ? Où va-t-il ? « Il était au commencement auprès de Dieu » (Jn 1,2) ; « nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils Unique-engendré, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jn1,18). Jésus, Seigneur, est le centre du Mystère de « Dieu fait homme » : comment le Roi peut-il se faire enfant ? Heureuse Marie qui accepte l’annonciation de l’ange (4ème dimanche de l’Avent B). Nos crèches présentent un enfant, les bergers guidés par le chœur des anges l’ont visité, les mages guidés par une étoile lui ont fait des cadeaux, sortirons-nous aussi le voir ?
Père : L’évangile de Marc ne met dans la bouche de Jésus le mot « Père », désignant Dieu, que 4 fois : c’est beaucoup moins que tous les autres évangiles. Jésus est l’engendré du Père en se faisant chair. Pour des hommes imbus d’eux-mêmes, sachant la corruption de la chair, c’est inconcevable, impossible, que Dieu se mêle de çà. Il faut mettre toute sa foi à accepter une telle vérité, parce que çà veut dire que des êtres de chair peuvent devenir fils de Dieu et que nous puissions appeler Dieu Père. Heureusement que notre admiration des nouveau-nés nous fait oublier la succession des générations.
Libère : oui, c’est donc une libération que le Christ est venu apporter, en prenant chair de nous, en se chargeant de toutes conditions mortelles, en les offrant au Père sur la croix, il transforme ces instruments de servitude en outils de libération, progressivement. Chaque année, nous voyons des progrès dans nos connections, et nous nous libérons de lourdeurs qui pesaient. Nous pouvons prétendre qu’elles sont des victoires indépendantes du christianisme, mais les fils de Dieu en Christ savent que ces victoires sont tributaires de beaucoup de sacrifices. Nos croix les ponctuent.
Préparons donc par un peu de pénitence, de privations, de sorties de nous-mêmes, les multiples aspects merveilleux du Christ enfant-roi.
Père LUC