Le samedi 2 février 2013, à la médiathèque de Bagneux, le CCFD –Terre Solidaire (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement) a organisé pour la 22 ème fois, une conférence – débat, en invitant Laurence Estival, journaliste indépendante.
De son analyse à partir d’enquêtes sur le terrain, la journaliste a relevé plusieurs traits communs à toute la jeunesse, quel que soit son niveau scolaire:
- une précarité marquée lors des premiers pas dans le monde du travail, un enchaînement de CDD et d’intérim précédant presque toujours le 1er emploi « stable ».
- une envie de se rebeller et de contester l’ordre établi : le mouvement des indignés, a été lancé par de jeunes diplômés espagnols qui ne trouvaient pas d’emploi et voulaient lutter contre les inégalités.
- une recherche et une multiplication d’expériences plutôt qu’un projet de construction d’une carrière professionnelle,
- une démarche d’ouverture à l’international avec une préférence pour les pays étrangers à fort développement
- une influence prépondérante d’Internet, la force et le rayonnement des réseaux sociaux participant à la mobilisation des jeunes.
Ce dernier point mérite d’être tout particulièrement souligné car, proposant un accès facile et une diffusion rapides des informations ou des évènements, ces réseaux permettent aux jeunes de chercher des réponses multiformes à leurs interrogations, de se découvrir des préoccupations communes.
Les jeunes de 18 – 25 ans ont compris que les changements auxquels ils aspirent pour orienter leur vie dépendent en grande partie d’eux-mêmes et les réseaux sociaux leur permettent de passer d’une démarche individuelle à une démarche collective.
Toutefois, ils ne se retrouvent pas dans les partis politiques traditionnels et les organisations syndicales et sont à la recherche d’autres formes de structures et de moyen d’expression.
Solidaires, ils ont une forte volonté d’engagement mais avec une démarche de zapping, une cause chassant rapidement l’autre.
Conscients, voire lucides des défaillances du système dans lequel ils vivent, ils le contestent mais cherchent néanmoins à le faire évoluer.
Ces constats sont communs à tous les pays, quelque soit leur niveau de développement économique, social ou culturel, et doivent être pris en compte dans tout projet de développement.
C’est dans cette démarche d’implication et d’association des jeunes que le CCFD conçoit et organise ses différents projets d’aide et de financement du développement à travers le monde.
Claude et Odile Desplanches