Dans les ténèbres, la lumière qui monte.
En ce mois de novembre, les lectures des dimanches nous entrainent parfois dans des visions au premier abord plutôt inquiétantes. Tel en ce dimanche 17 novembre où Jésus annonce « une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel… ». Le prophète Daniel, dans la première lecture du même jour annonçait déjà : « un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent. »
Nous avons la conviction que la foi chrétienne est d’abord une « Bonne Nouvelle », traduction du mot d’origine grecque, l’Évangile. La joie est censée draper nos existences, l’allégresse monter de nos cœurs dans la proximité avec le Bon Berger, dont le « joug est facile à porter et le fardeau est léger ». Tant de paraboles témoignent de la vie et des fruits de la Création. La douceur et la paix ne sont-elles pas les dons du Seigneur ? Alors pourquoi, au cœur de l’automne et au seuil de l’hiver, l’Église propose-t-elle ces évocations de temps difficiles à venir, de mondes plongés dans les ténèbres, de fondations ébranlées, d’une humanité inquiète… ?
Notre monde a toujours connu ses inquiétudes. Ma génération a grandi avec la Guerre Froide, avec la menace d’un conflit mondial entre blocs communistes et capitalistes. Aujourd’hui les inquiétudes tournent plus autour du sort de la planète, d’une écologie dégradée, de l’incertitude du lendemain. La fonte des glaciers et des banquises, l’érosion des côtes… ce n’est plus seulement le fruit de notre imagination : au-dessus de nous, le ciel s’assombrit et nous tombe littéralement sur la tête ! Seigneur ! Qu’avons-nous fait ?
Mais la Parole de Dieu de Dieu ne conçoit pas notre condition humaine comme le lieu du désespoir et du découragement. Au cœur de la tempête, au cœur des éléments en furie, il nous est promis : « On verra le Fils de l’Homme venir dans les nuées et avec grande puissance. » Comme dit le psaume 15, le Seigneurest « à ma droite », avec pour conséquence: « je suis inébranlable. »
Vous-même avez surement traversé des passes difficiles dans votre vie. Des catastrophes, des événements douloureux, des épreuves a priori insurmontables… Au milieu de ces ténèbres et grisailles, n’avez-vous pas entrevu le Seigneur qui, comme dit le même psaume 15, ne nous « abandonne pas à la mort » ? Si parfois nous questionnons Dieu sur notre sort et celui du monde, n’avons-nous pas aussi surmonté tant d’obstacles, tant d’épreuve avec son aide ? Si l’obscurité et les ténèbres nous ont parfois submergées, cela n’a-t-il pas aussi révélé avec plus de force la Lumière qui brille dans les ténèbres, l’étoile des mages, les anges auprès des Bergers ?
Alors ne pleurons plus dans nos ténèbres mais ouvrons les yeux vers la Lumière qui vient. Viens Seigneur Jésus ! Viens nous sauver !
Père Michel Protain