Mois missionnaire : « Vous serez mes témoins »
Actes des Apôtres 1,8
Puisque l’occasion m’en est offerte, je souhaiterais susciter un petit regain de vitalité ou d’intérêt à l’approche de ce dimanche des missions que nous célèbrerons bientôt comme à l’accoutumée, au cours de l’avant dernier dimanche d’Octobre.
Mais de qui et de quoi est-il question ?
Il s’agit de ce que l’on appelle encore les OPM : « Œuvres Pontificales Missionnaires ». Elles sont nées en France au XIXème siècle sous l’inspiration d’une jeune laïque lyonnaise, Pauline Jaricot, canonisée l’an passé. Dès l’âge de 17 ans, à l’image de notre premier fondateur Spiritain, le Père Claude François Poullart des Places, (fêté le 2 Octobre) elle renonce à sa vie aisée et s’associe avec de jeunes ouvrières des usines de son père pour susciter la foi apostolique et venir en aide, en même temps, à la vie missionnaire de son frère en Chine. Par un système ingénieux de collecte, elle arrive à amasser des sommes considérables qui essaient de perdurer aujourd’hui en vue d’être distribuées aux diocèses les plus en difficulté.
Peu de temps après, « l’œuvre de la Propagation de la foi » est née avec le Pape Pie XI qui accepte de créer, en 1926 la journée mondiale des missions afin qu’elle soit « une fête de la catholicité et de la solidarité universelle ». Ainsi La mission prend-elle sa source dans cette jeunesse d’esprit, avide de donner du sens à leur vie.
Encore jeune, pendant mes dix dernières années de mission en Amérique Latine, j’ai dû faire face à cette émotion d’être désigné par la Conférence Épiscopale du Paraguay et nommé par le Nonce Apostolique pour cette tâche ingrate de la direction nationale des OPM, puisqu’à la fin du compte, après un long travail d’animation pour susciter la solidarité, il est toujours question de trouver de gros « sous » pour appuyer des diocèses ou des églises en détresse comme dans l’œuvre des églises d’Orient par exemple. Grâce aux OPM, j’ai été heureux de pouvoir contribuer notamment, à l’édification d’une antenne radio au centre diocésain de la capitale, à la construction d’un centre de formation catéchétique, au lancement d’une revue « jeunesse Missionnaire sans frontière », d’une autre sous le nom de « Mita’i misionero », ( en langue Guarani : enfance missionnaire) pour l’œuvre de la « Sainte Enfance », des ordinateurs pour le grand séminaire d’Asunciõn….
Quelle joie d’aimer et de servir les plus pauvres parmi les pauvres lorsque l’on suscite des élans de solidarité !
Une de mes plus grandes joies aura été de faire participer au « Congrès Missionnaire Latino-Américain (COMLA) pour le 150ème anniversaire de l’enfance missionnaire à Cali en Colombie, de jeunes enfants Guarani, de 8 à 13 ans issus du fin fond du « campo » (La brousse). Je ne voulais pas que cela soit réservé à des enfants de parents aisés de la capitale. Je ne peux conter ici toutes les péripéties du voyage, de l’avion tombé en panne à Buenos-Aires et des valises égarées à Bogota….
Cette année, pour stimuler notre participation active à l’entraide missionnaire avec les diocèses les plus défavorisés, nous serons appelés à être des témoins d’une église en marche dans une dynamique synodale. C’est un appel à tous les chrétiens à témoigner du Ressuscité de Pâques, tout autant « aux périphéries » de notre paroisse qu’aux extrémités de la terre.
Pour nous Spiritains, travaillant dans la paroisse des Blagis, la semaine Missionnaire mondiale du 17 au 24 Octobre revêt donc une signification particulière puisque nous avons été envoyés pour « aller porter l’Évangile du Seigneur ». Posons-nous la question : prenons-nous cela au sérieux ?
- Jean-François Coquerel