Un mois de novembre chargé… d’espérance
Novembre est un mois de transition. Les températures rafraîchissent, les nuits s’allongent… La Toussaint inaugure ce moment. Comme les Saints, nous devons faire appel au meilleur de nous-mêmes pour nous préparer aux rigueurs de l’hiver : une vie bonne, solidaire des autres et offerte à Dieu. Simultanément, le souvenir de nos amis et parents défunts nous rappelle que nous sommes mortels et fragiles. Mais nous savons aussi combien le lien que nous maintenons avec les défunts et les vivants est source de réconfort et d’espérance.
Un mois d’octobre difficile
De tout cela, nous en avons bien besoin. Car le mois d’octobre a été éprouvant. La remise du Rapport de la commission indépendante sur les abus dans l’Église nous a posé devant le constat que le mal pouvait aussi frapper au cœur de l’Église. Des sentiments mêlés nos traversent… Est-ce qu’on peut en parler ?
Faire chemin commun : entrer en synode
Une opportunité se présente. Le Pape François invite toute l’Église à réfléchir à un fonctionnement plus synodal. Qu’est-ce que cela veut dire ? Pas simple de résumer, mais je tente le coup. Le mot Synode a pour étymologie « marcher ensemble ».
La crise actuelle révèle deux choses :
- Que chacun doit rendre compte de sa gestion des affaires de l’Église.
- Qu’il n’est pas constructif d’ignorer la parole de qui que ce soit dans l’Église.
Ensemble, nous devons devenir veiller à ce que l’Église ne perde pas jamais le cap que le Christ a indiqué : annoncer la Bonne nouvelle de l’Évangile.
Une coïncidence : la mise en place d’un nouveau missel romain
Mais Alors que l’Église réfléchit à prendre au sérieux la parole de tous dans l’Église, un « nouveau » missel romain (liturgie de la messe) va être mis en place. Prévu de longue date, ce missel cherche à se rapprocher du texte latin original, tout en tenant compte des richesses propres à la langue française. Travail de spécialistes, l’enjeu aujourd’hui est de savoir comment la communauté dans son ensemble va recevoir ces changements à notre liturgie. Cette dernière est notre trésor commun, et il n’est pas juste de penser que cela ne concerne que les prêtres.
Il nous faut donc entendre comment chacun vit la liturgie dans notre communauté ! Mais dans ce domaine, nous constatons que nous n’avons pas toujours la même sensibilité. Difficile alors de concilier l’unité de l’Église avec la diversité que nous sommes. Les divisions nous guettent. Dans le feu du débat, on peut parfois jeter la charité par-dessus bord. Mais j’en suis convaincu : ce travail peut porter ses fruits. À condition de retourner à la source de notre foi, à ce moment fondateur où Jésus, dans le pain et le vin partagés, dans son corps et son sang donnés, appela chacun d’entre nous à construire l’Église. Si nous devons échanger sur ce qui nous blesse et nous divise, il est bon aussi de partager sur ce qui nous guérit et nous unit.
Je vous souhaite à tous un mois de novembre riche en découvertes.
P. Michel Protain