Une paroisse dans les starting-blocks
Récemment, un membre de l’EAP avait l’impression que la fin de l’année pastorale ressemblait un peu à un marathon. Cela m’a inquiété car je me suis demandé si je n’exigeais pas trop de mes collaborateurs, tous bénévoles et avec beaucoup d’autres responsabilités. Un marathon, c’est long, exigeant et…fatigant. J’ai déjà écrit un éditorial cette année pour constater l’état de fatigue de certains d’entre nous et de prôner un repos réparateur. Étais-je trop exigeant ?
Mais la vie chrétienne, c’est d’abord un élan qui nous est donné dès notre baptême. À l’appel du Christ (et entraîné par lui), nous acceptons des missions, mêmes difficiles, et bien souvent pour une durée significative.
Qu’est-ce qui fait courir nos catéchistes qui fidèlement transmettent le trésor de la foi aux enfants ? Qu’est-ce qui fait courir notre équipe d’accompagnement des familles en deuil, en aidant ces dernières à traverser ce moment difficile ? Qu’est-ce qui fait courir notre équipe d’animation pastorale qui tente de marcher au rythme de la communauté, au service de l’unité et de l’annonce de l’Évangile ? Qu’est ce qui fait courir tous les priants de la paroisse qui, à genoux ou les mains jointes, font monter pour tous une prière vers le Seigneur ?…
Cet élan missionnaire, d’autres l’ont vécu avant nous. Saint Paul compare son apostolat à la course d’un coureur de fond ou d’un lutteur qui n’a qu’un but : gagner les lauriers de la victoire. Ces lauriers ne sont pas ceux d’une gloire purement humaine, mais que le témoin de l’Évangile reçoit de Dieu. Son champ de course fut l’ensemble de la Méditerranée, de Jérusalem à Rome. Quel souffle ! C’est celui de l’Esprit Saint !
« Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter.
Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.
Moi, si je cours, ce n’est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce n’est pas en frappant dans le vide. Mais je traite durement mon corps, j’en fais mon esclave, pour éviter qu’après avoir proclamé l’Évangile à d’autres, je sois moi-même disqualifié. » (1ère Corinthiens 9, 24-25).
Depuis sa rencontre avec Jésus ressuscité sur le chemin de Damas, Paul s’est déclaré partant pour aller toujours plus loin, avec le Seigneur, pour l’annonce de l’Évangile. La pire chose qu’il envisageait était qu’il soit « disqualifié », mis sur la touche, écarté de tout cela. Pour rien au monde il n’abandonnerait sa course. Si chacun de nous persistons dans notre mission, c’est que nous partageons avec Saint Paul la même passion d’évangéliser. Beaucoup d’entre vous, engagés dans un service dans la paroisse, m’avez assuré que vous serez fidèles au poste à la rentrée, prêts à courir la distance d’une nouvelle année pastorale. Car vous savez que la relation au Seigneur procure à ceux qui lui font confiance une couronne qui ne se fane pas. À ceux qui réfléchissent encore à s’engager ou non dans un service, je souhaite que vous puissiez percevoir la Gloire qui attend celui qui attend tout de Dieu.
L’année prochaine sera olympique. Il est temps de se présenter dans les starting-blocks… Seigneur… donne-nous le signal de départ !
P. Michel Protain