De la cendre à la vie !!!
(Mercredi des cendres 22 février)
Dans certains endroits de ma région natale au Ghana existe ce qu’on appelle la culture sur brûlis. Elle consiste à mettre le feu à la végétation existante. La cendre, riche en calcium, en potassium et en d’autres minéraux, donne alors plus de vigueur à la terre et favorise ainsi la floraison et le développement des fruits. Cela nous permet, à la veille du carême (22 février), de mieux comprendre le sens de cette célébration des cendres et le temps du carême préparant à la fête de Pâques : de la cendre peut renaître la vie !!!
Encore faut-il accomplir ce rite pénitentiel avec foi. Le carême n’est pas un temps de contrainte, une simple obligation de vivre 40 jours de traversée du désert avant de pouvoir célébrer la Sainte et Joyeuse Fête de Pâques ! Ce n’est pas la contrition forcée, car ce n’est pas à la mortification, à l’auto-flagellation que nous sommes d’abord appelés. Nous ne serions pas à la hauteur de ce qu’il espère de chacun de nous.
Nous lisons dans le livre du prophète Joël ceci : « Revenez à moi de tout votre cœur, dit le Seigneur, dans le jeûne, les larmes et le deuil. Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements et revenez au Seigneur votre Dieu car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour » (Joel 2, 12-14). Ce qui nous est d’abord proposé, c’est un retour. Ainsi, l’invitation évangélique à nous convertir et à croire à l’Évangile ne nous fait pas entrer dans un procès où se jouerait notre condamnation ou notre acquittement : Nous sommes déjà et pour toujours Fils et Filles de Dieu, ses enfants bien-aimés ! C’est un cadeau ! Mais simplement, nous ne vivons pas encore pleinement ce que nous sommes appelés à être en vérité.
Le rite des cendres et le temps du carême veulent nous faire prendre conscience de nos limites, de nos insuffisances, de tout ce qui doit être en nous purifié, corrigé, amélioré. Le carême est donc à regarder d’une manière positive. C’est un temps « favorable », un temps pour acquérir plus de liberté, pour trier ce qu’il convient de garder ou de nous détacher pour nous rapprocher du Seigneur et de notre prochain. Mais en même temps, l’Église nous propose de vivre cela dans une grande Espérance : le Christ nous aide, par son Esprit, à aller de l’avant, à marcher avec joie à sa rencontre.
Dès le mercredi des Cendres trois champs de réflexion et d’action nous sont présentés : le jeûne, l’aumône et la prière. Le jeûne nous apprend, dans la douceur, à mettre de côté notre volonté de puissance pour entendre la voix douce de notre Seigneur. L’aumône nous rappelle que nous vivons toujours dans la dépendance de Dieu et de sa bienveillance. Et qu’il est bon de partager ce que nous recevons de sa main. La prière, personnelle et communautaire, nous met en relation avec le Seigneur notre Dieu, qui veut que tout homme parvienne au salut.
Père Joseph