Bonne année à tous !
C’est toujours sympathique de savoir que plus d’un mois avant le nouvel an 2023, les chrétiens fêtent un réveillon bien particulier : le début d’une nouvelle année liturgique. Elle commence au premier dimanche de l’Avent et finira l’année prochaine avec la fête du Christ Roi. Ce long chemin annuel permet de découvrir, jour après jour, ce que le Seigneur a fait et continue d’opérer dans nos vies.
Mais dans la période qui précède l’Avent, à la fin de l’année liturgique précédente, les lectures bibliques proposées par l’Église nous parlaient de catastrophes, de guerres et de tourments. Nous étions ramenés à notre condition humaine, avec ses craintes et le sentiment d’une grande fragilité. Le récit biblique de l’Apocalypse de Saint Jean, au travers d’images parfois étranges, décrit l’existence tel un combat, parfois féroce, contre les forces du mal. Comment nous, êtres fragiles et pauvres, pouvons survivre à toute la dureté des évènements, aux maladies que nous subissons, aux violents et aux méchants ?
Nous sommes aussi confrontés à nos propres limites, paradoxes et pêchés ! Nous le voyons aussi à l’intérieur de l’Église. Celle-ci est aussi constituée d’êtres humains qui peuvent fauter, parfois lourdement. Mais le livre de l’Apocalypse n’est pas d’abord un livre sur les malheurs de la condition humaine, mais une révélation (c’est la traduction du mot grec apocalypse) d’une espérance invincible. Jésus nous l’a dit : « Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin » (Luc 21). Pour Jésus donc, la fin n’est pas de sitôt ! Mais en attendant celle-ci, il est temps de célébrer notre espérance.
Car dans notre malheur, un voile se lève sur ce qui était caché : Dieu sauve et guide son peuple des ténèbres vers la Lumière. L’année liturgique ouvre le rideau sur l’Avent et le mystère de Noël, où se joue notre vie et aussi celle de toute l’humanité. La Sainte Famille, Joseph et Marie, vivait aussi dans un monde violent, intolérant et injuste. Pourtant tous deux répondirent à leur vocation : accueillir Jésus de Nazareth, prince de la paix, et avec lui ouvrir un chemin de salut.
Avec Saint Paul, au premier jour de cette année liturgique, nous pouvons dire : « Frères et sœurs, vous le savez : c’est le moment, l’heure est déjà venue de sortir de votre sommeil. Car le salut est plus près de nous maintenant qu’à l’époque où nous sommes devenus croyants.
La nuit est bientôt finie,
le jour est tout proche.
Rejetons les œuvres des ténèbres,
revêtons-nous des armes de la lumière. » (Romains 13)
Tout un programme !
Bonne nouvelle année liturgique à tous !
Père Michel Protain