Les fleurs du printemps
Sur le carrefour devant notre église, des arbres profitent du printemps pour se couvrir de fleurs. Un signe du printemps qui vient. Mais aussi de la fête de Pâques. Une vie nouvelle s’offre à nous. Notre communauté chrétienne de Saint-Stanislas-des-Blagis cherche aussi à revivre après le long hiver de la pandémie, des échos de la guerre en Ukraine et de tous nos petits et grands soucis.
C’est à l’occasion des débats que nous avons eu autour du thème du futur de l’Église (en préparation du Synode sur la synodalité), que j’ai perçu un élan de vie dans notre communauté. Certes, dans les lettres que nous avons reçues à cette occasion, certains ne cachent pas les difficultés. Une paroissienne regrette « les chaises vides » dans nos églises qui témoignent pour elle « d’une Église qui n’a pas toujours su donner la parole à des personnes en marge ». Elle constate que les chrétiens restent « divisés, en proie à des clivages ». Il y a « un manque de liens entre les personnes dans la paroisse », affirme un autre groupe. Il y a parfois « un sentiment de peu d’ouverture sur les autres ». Une équipe regrette « la passivité », le manque d’engagement de certains. En cause notamment, « une liturgie trop rigide qui ne facilite pas la participation de tous ». Pour d’autres, « le langage que nous utilisons dans l’Église n’est pas adapté à notre contexte ».
Ces critiques sont nécessaires, car elles sont un appel à creuser notre capacité à changer, à évoluer positivement, résolument au service de l’évangélisation. En dénonçant les sources de scandale, elles sont assez constructives pour susciter des initiatives heureuses : « mettre de côté nos préjugés », « proposer des lieux pour discuter de nos problèmes et de nos réalisations, s’écouter et faire part de ses convictions », « s’ouvrir aux autres, sur les autres religions, sur le quartier ».
Pour continuer sur notre lancée, je fais deux propositions très pratiques :
- Je me pose une bonne question : comment m’engager personnellement ? Face aux problèmes que je perçois, il est important de ne pas les abandonner à quelques-uns, souvent eux-mêmes démunis, mais de s’engager à la recherche d’une solution.
- Se mettre à l’écoute de Dieu. Nous nous débattons souvent seuls avec plein de problèmes, sans reconnaître qu’au plus profond de notre être nous dépendons de Dieu (et des autres). Nous imaginons que c’est uniquement avec les forces personnelles de chacun, nos structures purement humaines, que nous réglerons tout. Or, se tourner vers Dieu nous offre la possibilité de sortir de nos idées qui tournent parfois en rond. La prière, la liturgie, la lecture de la Parole de Dieu, une retraite… sont autant d’occasions de puiser à la source le soutien de Dieu. Les fêtes de Pâques nous aideront à renouer ce lien vital avec Dieu.
À l’heure où je finis cet édito, il neige sur les arbres en fleurs. Courage ! Dans quelques jours, le matin de Pâques brillera pour renouveler notre espérance.
Bonne Semaine sainte à tous ! Bonne fête de Pâques
Michel Protain