Ces derniers jours, j’ai échangé un courrier avec une personne nouvellement arrivée dans notre quartier. Donnant ses premières impressions sur notre paroisse, elle exprimait son désir de s’intégrer à la communauté mais aussi ses difficultés à briser la glace avec les paroissiens. Notant la présence dans l’église d’une boite à idées, elle cherchait à savoir comment participer à une réflexion sur l’avenir de la paroisse. Je vous partage un résumé de ma réponse.
Bonjour,
Merci de votre longue lettre. Je prends donc du temps pour vous répondre.
Je vois que vous avez commencé à explorer notre paroisse, mais vous regrettez que vous n’ayez pas pu nouer plus de relations avec les paroissiens. C’est regrettable. Une paroisse digne de ce nom se doit d’entendre cela et de réagir pour que cela change.
Vous dites que « vous ne savez pas comment et quand rencontrer la paroisse et ses paroissiens ». Je pense que depuis la pandémie, nous ne savons plus très bien comment nous rencontrer et nous soutenir les uns les autres. Notre « vase posé au fond de l’église », comme vous dites, tente bien, maladroitement, de renouer le lien. Mais évidemment ce n’est pas suffisant pour restaurer ce que nous avons perdu en route.
Concernant notre vase, l’idée n’était pas tant de le laisser au fond de l’église. Mais c’était d’essayer de donner parole à ce qui est « au fond des cœurs » de chacun. Le vase est depuis longtemps devant l’autel. Après un temps où des mots et des messages l’ont rempli, il est là, aujourd’hui, désespérément vide. Personne ne semble plus pressé de formuler de nouvelles idées. Comme si l’on voulait passer à autre chose…
Peut-être que ce dont nous avons besoin, c’est plus de concret. Des rencontres concrètes, des conversations intéressantes, des liturgies qui ont du sens, des initiatives dont on se moque si elles tiendront la route, pourvu qu’elles témoignent de notre vitalité.
(…) Il est temps de faire revivre le sens de la fête et de la communion parmi nous. Notre communauté doit sortir de sa léthargie. Car nous pourrons faire toutes les assemblées paroissiales possibles, mettre des milliers de boites à idées dans nos églises, il faudra bien qu’il en sorte quelque chose de concret (…) Peut-être voudriez-vous participer à cette réflexion. Non pas réfléchir pour réfléchir, mais promouvoir véritablement des initiatives concrètes. Seriez-vous disposée à cela ?
Très fraternellement,
P. Michel Protain