Les révélations parues dans la presse en 2018 sur les abus sexuels commis par des prêtres ont bouleversé beaucoup de chrétiens, d’autant plus que ces abus ont été systématiquement couverts par tous les niveaux de la hiérarchie de l’Eglise. Certains parlent d’un véritable tsunami, qui appelle à de profondes réformes dans l’Eglise. C’est dans ce contexte que nous avons travaillé : que s’est-il passé ? Pourquoi ? Que pouvons-nous faire ?
Six soirées ont rassemblé entre 10 et 60 personnes. Après une première réunion consacrée à une libre expression sur le thème, les réunions suivantes ont porté sur : « Découvrons la lettre du pape François au Peuple de Dieu » ; deux exposés sur la pédophilie ; « Baptême et sacerdoce : des questions essentielles pour les chrétiens » ; libre expression de tous les participants : chacun a donné sa façon de voir les choses et émis ses propositions pour la réforme de l’Eglise. A la suite de quoi onze participants ont écrit un texte d’environ une page.
Ces textes sont très différents et il est difficile d’en faire une synthèse. Tous sont d’accord sur le fait que les abus sexuels sont inexcusables, a fortiori s’ils sont commis par des prêtres ; tous trouvent inacceptable que de tels actes aient été couverts si longtemps par la hiérarchie catholique ; tous approuvent les mesures prises par l’Eglise. Certains estiment que ces mesures constituent un réel pas en avant et sont pratiquement suffisantes. D’autres pensent au contraire que cette crise doit amener l’Eglise à un travail de vérité en profondeur. La lettre du pape au Peuple de Dieu nous y invite. Les pistes de réforme ne manquent pas : mettre au centre les plus pauvres, déconstruire le système clérical, redéfinir une conception plus ouverte de la sexualité, associer les femmes dans toutes les responsabilités… Bref apporter notre petite pierre pour redonner à l’Eglise une présence plus humaine et plus évangélique.
Paul Mathis et Gérard Sarazin