La Spiritualité de François Libermann
En 1848, la Société de Sacré-Cœur de Marie fusionne avec la Congrégation du Saint Esprit, fondée en 1703 par Claude Poullart des Places, et Libermann s’installe rue Lhomond. Il y décède le 2 février 1852, à l’âge de 50 ans.
La dévotion de Libermann à l’Esprit Saint, source de bonheur et de jaillissement d’amour, est le fondement dela Spiritualité Spiritaine.
En raison même de ses origines juives et de sa vie familiale, Jacob, né le 12 avril1802, a vécu à Saverne dans un milieu culturel et religieux. Il parlait le judéo-allemand. En 1822, son père, rabbin, l’envoie à Metz à l’école rabbinique pour parfaire sa formation . Cette ouverture sur le monde commence à ébranler ses convictions. A Paris il apprend le français, le latin et le grec, entre au collège St Stanislas, est baptisé la veille de Noël 1826, dans la chapelle du collège, sous le nom de François-Marie-Paul. « Ce que je suis devenu, c’est à la grâce seule que je le dois ». L’amour de Marie lui fut donné par Dieu le jour de son baptême.
Il manifeste alors son désir d’être prêtre. Il restera 8 mois au collège puis 4 ans au petit séminaire .
En mars 1829, il est terrassé par une crise d’épilepsie la veille de son ordination. Il entre au séminaire d’Issy comme commissionnaire. Durant son séjour à Issy les Moulineaux, en 1931, ses capacités d’écoute, sa douceur, son humilité, les liens qu’il tisse avec son entourage, le conduisent à assumer la fonction de directeur spirituel. Il commence à écrire ses premières lettres dites spirituelles. Il communiquait, au fil de la plume, les lumières qui lui venaient directement de l’Esprit Saint, porteur d’espérance et de paix. C’est à partir de son expérience religieuse personnelle qu’il se fait promoteur d’une doctrine spirituelle originale, pour tous ceux qui aspirent à la vie cachée avec le Christ en Dieu. Il centre toute la vie intérieure sur l’action prépondérante de l’Esprit Sanctificateur et sur les conditions nécessaires pour se laisser conduire par lui.
Le doute et les ultimes purifications à Rennes : la prière de celui qui ne vit plus que pour Dieu seul attend un appel intérieur qui vient de l’Esprit Saint. Il traverse des épreuves, les accepte, offre ses souffrances et reste confiant attendant l’appel de Dieu. La prière est pour Libermann de l’ordre de la grâce : « Faites votre oraison avec calme, que votre présence à Dieu soit douce, humble, sans effort ». La prière personnelle est un moyen de nous conduire à la vie de Dieu à la communion permanente avec lui, à mettre toute sa confiance en lui et se laisser conduire par l’Esprit -Saint. La prière communautaire est toute aussi importante dans la vie de Libermann et des Spiritains.
Un grand principe de sa vie spirituelle, c’est de simplifier les choses le plus possible : « Fais cela et tu vivras ».
- Le projet de Dieu pour chacun de nous est né de son cœur, à la dimension de son amour. Il est donc unique.
- Il faut apprendre à écouter la voix de l’Esprit Saint et se laisser conduire : «Il n’y a que l’Esprit Saint qui puisse vous faire avancer. Jésus vous a donné son Esprit pour vous diriger et vous conduire. Soyez docile. Si vous voulez allez seul, vous sortirez de cette voie. Il n’y a que l’Esprit Saint qui la connaisse et qui puisse vous faire progresser».
- Il faut laisser opérer en nous l’Esprit Saint au niveau du cœur, c’est-à-dire au niveau de la personnalité profonde de l’homme, au lieu où s’élabore ses projets, là où il prend ses décisions, là où il se donne, là où il se livre. C’est là que l’Esprit saint nous attend, là qu’il manifeste sa présence dans une expérience qui nous est toute personnelle.
- «Voici donc toute la conduite que vous avez à tenir . Ne faites pas d’efforts pour vous unir plus ou moins parfaitement à Dieu. L’union de votre âme à Dieu est l’œuvre de l’Esprit Saint et non la vôtre».
- L’abandon total entre les mains de Dieu, dans la confiance.
- La paix qui prend sa source en Dieu.
Les œuvres et les voies de Dieu sont simples : Aime, et fais ce que tu veux. Il faut se contenter d’être un pauvre homme devant Dieu et c’est l’Esprit de notre Seigneur qui fait alors tout de nous.
L’appel de Dieu le 28 octobre 1839, et l’arrivée à Rome le 6 janvier 1840. Il prépare les fondements de sa nouvelle congrégation : la société du Sacré Cœur de Marie. Il est ordonné prêtre le 18 septembre 1841 à Amiens, célèbre la messe au sanctuaire de Notre Dame des Victoires, au milieu de ses premiers missionnaires et ouvre le noviciat à la Neuville aux portes d’Amiens. Il forme et envoie les jeunes missionnaires en Afrique. Il entretient des relations épistolaires avec eux, les soutient, les encourage, les conseille.
Libermann met sa force en Dieu. C’est « l’Union pratique » et lorsqu’il écrit ses lettres, il s’en tient à la fidélité à la grâce divine, qui produit l’union active avec Dieu et se transforme en actes et engagement.
Le missionnaire s’abandonne à ce que Dieu lui demande par l’intermédiaire de la Congrégation.
Un missionnaire apprend à vivre avec Dieu dans la prière qui se prolonge par le travail et la vie fraternelle dans l’amour du prochain, l’engagement pour les pauvres et les plus démunis ,le respect des consciences, des personnes, de leur culture, toujours disponibles. « Faites – vous nègres avec les nègres. Faites-vous à eux comme des serviteurs doivent se faire à leurs maîtres. »
La fraternité spiritaine de Saint Stanislas
Assistant Pastoral Luc de Nadaillac
Sources « Animés par l’esprit de Dieu »
« Tu as mis sur moi ta main » d’Alphonse Gilbert Spiritain