Jacqueline est venue en France pour le 50ème anniversaire du CCFD-Terre Solidaire. Son séjour a pu être prolongé et elle a
témoigné dans les Hauts-de-Seine de son travail au Rwanda. Elle a remplacé Fabrice, partenaire CCFD du Burundi, qui n’a pas eu
son visa. Elle a accepté de répondre à mes questions pour informer ceux qui n’ont pas pu la rencontrer.
Jacqueline, comment avez-vous eu l’idée de fonder l’association Umuseke (« espoir » ou «aurore » en langue rwandaise) ?
« L’association a été créée à la suite du génocide de 1994 au Rwanda. Je me suis demandé comment les gens en
viennent à être si violents et comment peut-on arriver à changer les choses. Je travaillais à Médecins du Monde et c’est
à cette époque que j’ai connu l’Ecole de la Paix de Grenoble et leurs outils pédagogiques que j’ai adapté au Rwanda. »
Où intervenez-vous ?
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– « L’association intervient au Rwanda, mais aussi dans l’est de la République Démocratique du Congo et au Burundi. »
Comment travaillez-vous ?
« L’association met du matériel pédagogique (guide, images et livret pour les élèves) à la disposition des écoles et des
centres de jeunes. Elle forme des enseignants et des éducateurs sur trois thèmes : la paix, les droits et la citoyenneté.
La paix est une construction de chaque jour. Nous sommes souvent confrontés aux rumeurs, aux préjugés, aux
discriminations, à la désignation de boucs émissaires. Les moins de 18 ans représentent 52% de la population rwandaise,
et la paix doit s’enseigner dès le plus jeune âge. C’est pour cela que nous travaillons avec les 10-20 ans. Pour être
capable de choisir et de décider, il faut apprendre à se connaître et à accepter les autres avec leurs ressemblances et
leurs différences. Environ 45 000 jeunes ont suivi ce parcours, et presque 1200 enseignants ont été formés au Rwanda. »
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Que vous a apporté le CCFD ?
« Au départ je n’avais rien. Le CCFD a eu foi dans mon projet, il m’a fait confiance. Il apporte un soutien financier, mais
aussi un accompagnement technique et humain. J’apprécie l’égalité dans la relation. »
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Merci Jacqueline de nous avoir montré que, même dans les situations difficiles, les hommes et les femmes sont capables de se
relever lorsqu’on leur fait confiance. Merci d’avoir développé ces centres où jeunes et adultes se retrouvent sur « les sentiers de
la paix ».
Odile Mathis