Rencontrer le Christ mort et ressuscité
C’est bientôt l’aboutissement de notre marche du Carême, commencée le mercredi des Cendres. Ainsi, nous nous préparons à entrer dans la Semaine Sainte pour vivre à nouveau, dans la prière et l’écoute de la Parole de Dieu, les événements centraux de notre foi : la passion, la mort et la résurrection du Christ. Afin que notre rencontre avec le Christ mort et ressuscité porte des fruits, il est bon que nous nous y préparions en ravivant dans notre mémoire les grands moments du triduum sacré. Car, il déploie les phases finales du ‘Sacrifice vicaire de la rédemption onéreuse’ et constitue le sommet et le centre de l’année liturgique chrétienne (Benoit XVI, Jésus de Nazareth II). Ces phases sont marquées par des étapes de consolation (jeudi saint), de souffrance et de solitude dans lesquelles revit un mystère d’amour et de pardon (vendredi saint), tandis que la grande veillée de la nuit pascale, elle, est caractérisée par des « éclairs qui se produiront au plus profond de chaque participant donnant sa foi au Christ lumière » (Mgr Daucourt, Lettre N°8). Alors, notre joie pascale sera d’autant plus grande que notre participation à ces événements dans la pénitence et la prière, le jeûne et la charité, aura été plus intense.
Rappelons que c’est au Concile de Nicée en 325 qu’il a été décidé que Pâques, mystère de la nouvelle création restaurée dans la personne du Christ ressuscité, serait célébrée le dimanche qui suit la première pleine lune, après l’équinoxe de printemps qui se produit entre le 22 mars et le 25 avril. D’où ce changement fréquent de date… Jésus ayant achevé sa mission terrestre s’en remet à son Père dans l’amour : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit » (Lc23, 46). Le Père accueille le sacrifice de Jésus et, le ressuscitant de la mort le 3è jour, engendre à nouveau les croyants « pour une vivante espérance, pour un héritage exempt de corruption, de souillure, de flétrissure » (1P1, 3-4).
Or, avant de s’offrir lui-même au Père sur la Croix, Jésus anticipe ce sacrifice au cours de la dernière Cène ; il se donne lui-même en nourriture de vie à ses disciples et, par leur ministère, à toute personne. En instituant également le sacerdoce ce soir-là, le Christ a rendu son sacrifice actuel pour toujours. Et avec l’eucharistie, il nous laisse le commandement de l’amour concret qui se fait service de tous, et nous presse d’approfondir le culte et le respect de l’eucharistie, et de nous convertir à la charité qui construit la communauté ecclésiale.
L’Octave de Pâques, cette année, se conclura par l’événement de la béatification de Jean Paul II. Nous savons combien son pontificat a marqué la vie du monde et de l’Eglise qui, aujourd’hui, le donne en modèle à toutes les générations à venir. Avec les JMJ, il a donné aux jeunes le goût de vivre l’Evangile et d’ouvrir les portes au Christ : qu’il continue de nous accompagner sur les chemins de la rencontre avec le Christ. Sa voix ne résonne-t-elle pas encore dans nos cœurs : « N’ayez pas peur » ?
Pour ces jours de fêtes, je vous offre mes souhaits de paix et de joie, de sérénité et de courage dans l’épreuve, pour une renaissance dans le Christ à jamais vivant.
Joyeuses Fêtes Pascales
P. Alain