Evoquons ensemble l’accompagnement des Familles en Deuil.
Je voudrais évoquer avec vous la mission que nous avons de l’Accompagnement des Familles en Deuil. Lors de conversations avec vous, beaucoup m’ont affirmé qu’ils ne se sentaient pas capables de prendre une telle responsabilité. Pourquoi? Pourquoi chacun des membres de notre équipe serait-il différent de vous?
Voyons ensemble la réalité.
Il est vrai que notre mission nous fait regarder la mort en face et ce n’est pas toujours facile; il nous arrive d’être confronté à des situations difficiles lorsque nous rencontrons les familles touchées par un deuil ; certains cas font remonter en nous des souvenirs que nous préférerions étouffer. Envisager une telle mission peut être difficile ; il faut franchir un pas.
Cette mission apporte énormément, à tous. Elle touche, dans la grande majorité des cas, des familles qui ont bien souvent perdu le contact avec l’Eglise, qui ont des souvenirs de catéchisme, de coutumes religieuses familiales, qui font cette démarche par devoir de conscience ou parce que leur défunt l’a demandé. Il ne s’agit pas de pleurer avec elles, bien sûr, encore moins de chercher à apporter des réponses à des questions qui nous dépassent. Nous devons leur faire découvrir un nouveau visage de l’Eglise qu’elles n’auraient pas connu sans cette expérience : le visage d’une mère consolatrice, aimante et attentive au chagrin de ses enfants.
Elle apporte un soutien dans le désarroi, dans la douleur de la séparation, mais surtout, elle fait connaître ce grand message d’espérance que le Christ est venu nous faire savoir par sa résurrection. Elle fait voir la mort autrement que comme un grand vide sans fond. Elle ne supprime pas le chagrin, la séparation est toujours là, mais elle n’est que provisoire et le salut est au bout du chemin par la miséricorde d’un Dieu qui se fait proche, loin de l’image du vieillard au bras armé de la foudre, intraitable et vengeur qu’on nous présente encore si souvent.
Elle nous enrichit nous-mêmes et nous ouvre à nos frères et à Dieu : après nous être entretenus avec les familles, après avoir évoqué la vie et l’œuvre du défunt, le souvenir qu’il laisse dans sa famille et autour de lui, les cérémonies d’obsèques ne sont plus des adieux mais des au-revoirs, la mort se fait passage vers l’éternité, une lumière peut s’allumer dans le cœur de chacun lui permettant peut-être de s’ouvrir à l’œuvre du Saint-Esprit. Nous sommes à l’écoute de notre prochain, nous pouvons mieux remercier Dieu.
Cette mission ne nécessite pas de formation préalable, elle se fait par le contact et l’expérience, progressivement. Le dialogue avec les familles, la préparation des cérémonies se font selon la personnalité et l’affectivité de chacun. Notre équipe échange régulièrement ses réflexions. Si on le désire, le diocèse organise des rencontres thématiques très intéressantes.
Alors, pourquoi pas vous? N’hésitez plus, nous avons besoin de vous.
Claude Bigotte et l’Equipe de l’Accompagnement des Familles en Deuil