Humeur de rentrée …
Quelle joie pour vos pasteurs de voir, lors de la rentrée, ce 27 septembre, une assemblée bien garnie, vivante, colorée, avec de nombreux nouveaux et jeunes visages ! La célébration festive, bien animée et priante, présenta la diversité de tout ce qui existe en ce début d’année dans notre communauté : magnifique action de grâce durant laquelle les paroissiens s’engageant dans les différentes activités furent envoyés en mission avec l’aide de l’Esprit Saint.
Quelle déception de recevoir un coup de téléphone de parents (appelons la maman Claire) annonçant que leur enfant (Laura, 10 ans) ne continuerait pas le catéchisme. L’enfant en question, venant de faire sa 1ère communion en juin, avec beaucoup de joie et d’entrain, affirme maintenant : « je n’irai pas au caté, on s’embête, on apprend rien et les histoires de Jésus ne m’intéressent pas ». Etonné, j’essaie de dialoguer avec la maman qui, elle-même, avait été émerveillée des messes de famille et du dynamisme des catéchistes. Pourtant, rien à faire : « on ne peut pas obliger nos enfants ; ils sont libres de choisir » … Chers parents, est-ce que vos enfants ne vous ont pas dit un jour : « papa,
maman, je ne veux plus aller à l’école » ! Vous les avez écoutés ?
C’est au même moment que je suis tombé sur un article dans mon journal quotidien favori qui traitait de cette question. Pouvant vous aider à réfléchir, je vous le livre tel quel.
Père Jean.
Plusieurs éléments pourraient aider Claire à prendre sa décision. En premier lieu, qu’elle se souvienne que c’est aux parents de prendre les décisions importantes (choix d’école, loisirs, horaires du coucher, …). L’inscription au caté fait partie de ces choix importants. Laisser l’enfant « décider » est une erreur que les enfants paient toujours, le plus souvent par de l’angoisse et de l’anxiété. Car si l’enfant a de nombreuses raisons immédiates d‘accepter ou de refuser telle activité, il n’a pas la maturité suffisante pour juger le poids de ses décisions ni pour se donner des priorités. C’est donc bien à Claire de décider si elle inscrit on non sa fille au caté.
Pour autant, sa décision sera d’autant plus juste et acceptable par son enfant qu’elle prendra le temps de parler avec sa fille et d’écouter ce qui se cache derrière sa réaction.
Quelle valeur objective accorder à la déclaration de Laura quant à son ennui et au désintérêt général et global pour « les histoires de Jésus » qu’elle avance comme arguments suprêmes ? Peut-être Claire pourrait-elle vérifier avec sa fille si d’autres raisons ne doivent pas être mises au jour et discutées. A-t-elle peur de ne pas retrouver ses copines ? Veut-elle rester à la maison le plus souvent possible jouer sur l’ordi ? Ne veut-elle pas donner plus de temps à du sport, de la musique ou de la danse ?
Enfin, Claire peut aussi réfléchir à l’importance qu’elle-même accorde à la dimension spirituelle. Que représente pour elle cette initiation à la foi chrétienne ? Que voudrait-elle que sa fille reçoive durant ce temps particulier ? A-t-elle conscience qu’il s’agit là d’une occasion donnée à sa fille de rencontrer d’autres croyants, de découvrir la Bible, de parler, d’échanger, de réfléchir sur la vie et les grandes questions existentielles, d’éduquer sa liberté et de préparer ses choix d’adulte ? Un temps offert à l’enfant hors compétition, hors évaluation où, avec d’autres, il peut développer sa vie intérieure et découvrir les valeurs spirituelles ? Et si, au bout du compte, la participation de sa fille au caté était l’occasion pour elle de revisiter et d’approfondir son propre chemin personnel ?
Agnès Auschitzka (journal La Croix, du mercredi 16 septembre 09)