Pendant le Carême nous avons été invités à nous arrêter un peu, à découvrir les appels du monde.
D’abord le Père André, missionnaire spiritain, est venu à Saint Stanislas pour témoigner des douze années qu’il a passées au Pakistan. Il a d’abord rencontré des difficultés pour s’insérer: problème de langue, d’écriture, de climat (50° !) et l’omniprésence de l’islam, religion d’état. Ses paroissiens appartenaient en majorité à la communauté des Punjabis, des citoyens de seconde classe, donc des intouchables. Avec son catéchiste, père de quatre enfants, il a été arrêté par l’armée pakistanaise, le soupçonnant d’être un espion indien. Les paroissiens, la plupart des balayeurs de rue, se sont mobilisés devant la prison. Ils ont eu spontanément les gestes et les paroles qu’il fallait pour permettre sa libération. Dieu s’est servi de la force des plus pauvres pour agir : ils sont porteurs de la force de Dieu.
Le mercredi suivant, Osiris Canales, animatrice de l’association « Puntos de Encuentro », partenaire CCFD- Terre Solidaire au Nicaragua, nous a fait partager les convictions qui motivent l’action de son association et comprendre les mécanismes qui créent la pauvreté dans son pays. Cette association aide les jeunes à surmonter toutes les difficultés qu’ils rencontrent, pour les préparer à être des adultes responsables, à améliorer leurs conditions de vie et porter des questions de sens et de justice. Elle s’exprime à travers les médias par une série TV et une radio interactive. Ce travail est accompagné de formations sur les thèmes traités dans les médias auprès des organisations du pays (associations, lycées,…).
Ensuite Elena Lasida, chargée de mission à « Justice et Paix » (service de l’Eglise de France), issue de l’immigration italienne en Uruguay, et en France depuis quelques années, est venue à Sceaux parler de « Nos choix de vie, nos modes de consommation et leurs conséquences ». Le développement après avoir été assimilé à la croissance économique s’est élargi aux conditions de vie et au développement durable, pour ne pas compromettre la vie des générations futures. C’est une question majeure à nos modes de vie : ma façon de produire, de consommer, de construire, de me déplacer, de vivre en société. Cela nécessite de faire des choix ensemble ; c’est une question politique car nous avons des intérêts différents entre lesquels il faut arbitrer. Elle pense le futur comme la promesse de nouveaux possibles, une promesse de vie. Le développement durable invite à considérer à penser le « vivre ensemble » et la notion d’alliance entre Dieu et l’Homme : nous sommes appelés à faire fructifier la Création que nous avons reçu comme un don.
Ces témoignages nous ont fait entendre les appels du monde à investir dans une valeur sûre : la solidarité. Comme le disait Mgr Pedro Barreto, partenaire du CCFD, archevêque de Huancayo au Pérou : « La planète Terre, création de Dieu, est notre maison commune. »
Odile M.