{mosimage} débat animée par Marc Dufumier, agronome et professeur à AgroParis Tech.
Samedi 17 janvier a eu lieu à la médiathèque de Bagneux, à l’initiative du CCFD, une conférence
– débat animée par Marc Dufumier, agronome et professeur à AgroParis Tech.
Sur les 6,7 milliards qui peuplent notre planète, 2 milliards de personnes souffrent de malnutrition, et parmi ceux-ci 900 millions sont sous-alimentés.
En 2008, en Afrique, en Asie et en Amérique latine, ont éclaté des " émeutes de la faim " du fait de la hausse subite du prix des céréales liée à la diminution des stocks mondiaux, à la spéculation financière et aux aléas climatiques.
La production mondiale suffirait à nous nourrir tous mais elle est très inégalement répartie.
Dans notre économie de libre échange, le prix de vente des céréales est fixé par les pays surproducteurs. La rémunération de la tonne de céréales produite est identique tant pour l’agriculteur familial que pour le producteur industriel. Par conséquent, du fait des énormes différences de productivité, le paysan sénégalais de Casamance a un revenu 200 fois plus petit que l’agriculteur américain de Louisiane.
Devenues trop pauvres pour produire et acheter de quoi se nourrir, les populations fuient leurs terres pour se réfugier dans des bidonvilles ou migrer vers les pays "développés ".
Il est impératif de rompre cette spirale de la pauvreté, il faut pour cela favoriser le retour à l’autonomie alimentaire en privilégiant l’agriculture familiale et une culture de céréales adaptées aux conditions climatiques locales, comme les paysans savaient le faire. Jusqu’en 1950, l’Afrique était en autosuffisance alimentaire.
Les agricultures locales et familiales doivent retrouver une place. Elles seules permettront de vaincre la faim ou la malnutrition et par là même les migrations. Les aliments ne sont pas des marchandises comme les autres.
Compte rendu : Odile et Claude Desplanches