Intervention de M. Hamadou ADAMOU, partenaire de la SIDI, Directeur de la Coopérative de Crédit Kokari.
La réunion, à l’initiative des équipes CCFD de Sceaux, s’est tenue, à l’occasion du 25ème anniversaire de la création de la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement) à l’ancienne mairie de Sceaux en présence d’une soixantaine de personnes.
Intervention de M. Hamadou ADAMOU, partenaire de la SIDI, Directeur de la Coopérative de Crédit Kokari.
Les points clés et les différentes questions-réponses sur l’action de Kokari
Kokari est une coopérative de services, créée en 1994 au Niger, intermédiaire entre les banques et les organisations paysannes (OP). Kokari intervient essentiellement en milieu rural en direction des groupes de solidarité, dans 7 des 8 régions que compte le Niger et dispose de 14 bureaux décentralisés. Aujourd’hui, Kokari travaille avec près de 900 OP regroupant 25 000 exploitations familiales. Les groupements de femmes représentent 70 % des OP. Les OP s’occupent principalement d’agriculture et d’élevage mais aussi un peu d’artisanat.
Kokari emprunte l’argent à trois organismes bancaires ainsi qu’à la SIDI. Les banques demandent de 50 à 70 % de fonds de garanties, sauf la Banque régionale de solidarité, organisme de micro-finance ne demande pas d’autre garantie que celle donnée par la gestion du portefeuille.
Les prêts consentis aux OP varient de 1 à 14 M F/CFA (1500 à 20 000 €) ; la durée des prêts est de six mois maximum (prêts renouvelables), et les prêts sont remboursés dans l’intégralité à échéance (un seul versement). Les prêts sont consentis à un taux d’environ 5 % par 3 mois (20 % par an) ; ce chiffre élevé est dû au fait qu’en plus du taux consenti à Kokari par les banques (10 %), Kokari doit financer son fonctionnement et prendre en charge les pertes. Dans la période de " soudure " (entre la fin de la récolte précédente et la nouvelle récolte), les taux des usuriers atteignent 300 % !
Le taux des remboursements à échéance varie de 93 à 97 % mais les sommes jamais remboursées ne dépassent pas 5 %. Ceci est dû au fait qu’à l’intérieur des OP les gens se connaissent et les mauvais payeurs sont rapidement identifiés.
La SIDI, en dehors de l’accompagnement technique de Kokari, participe aussi à son fonds de garantie.
Les OP participent à l’épargne, en particulier en finançant au niveau de 10 % le fonds de garantie, mais l’épargne des OP est surtout constituée par des investissements non financiers (matériel, environnement).
L’état reconnaît que la micro-finance contribue à la réduction de la pauvreté mais il intervient essentiellement sous forme de subventions. Ainsi un microcrédit d’un montant total de 2 milliards de F/CFA a été financé par l’état, mais étant versé (pour des raisons politiques évidentes) directement aux femmes, ses effets n’ont pas été pérennes : en effet les sommes versées (10 000 F/CFA par femme) étaient insuffisantes pour servir à l’investissement, par exemple pour l’achat d’un animal.
Kokari envisage ( ?) également de faire des prêts aux communes qui doivent s’endetter pour créer des activités génératrices de revenus, susceptibles de rapporter de l’argent sous forme d’impôts.
Kokari est géré par une assemblée générale de 18 personnes (dont 2 personnes morales : la SIDI et ALTERFIN) ; elle emploie 30 salariés dont 10 sont aussi membres de l’AG. 6 personnes font partie du conseil d’administration.
Les points clés et les différentes questions-réponses sur le fonctionnement de la SIDI
L’idée de base, au départ en 1983 en créant la SIDI, a été de mettre en place deux outils complémentaires : une source de capital permettant de participer à des projets de création d’entreprises dans les pays en développement ; une source de financement permettant l’accompagnement de ces projets. La première partie correspond à la SIDI, dont le capital aujourd’hui de 9 M€ doit être augmenté de 4 M€. La deuxième partie consiste en Fonds communs de placements du CCFD auprès du Crédit Coopératif, dont les intérêts sont versés pour moitié à la SIDI pour couvrir ses frais de fonctionnement. Au 1er janvier 2008, ce fonds atteignait un encours de 62 M€, apportés par près de 5.000 souscripteurs ; en 2007, il a rapporté plus de 1 M€.
Le capital de la SIDI est constitué pour moitié par les parts du " pacte de solidarité " constitué par le CCFD et deux communautés religieuses, et pour un quart par les parts d’investisseurs individuels regroupés dans l’association " épargne solidarité développement " (ESD) ; le dernier quart est constitué par quatre institutions financières, huit partenaires européens, et quelques investisseurs non-membres d’ESD.
Pour aider à la réussite de l’augmentation de capital votée par l’AG extraordinaire du 17 octobre,
nous sommes invités à souscrire des actions de la SIDI dont la valeur (fixe) est de 152 €.
Quelques spécificités de la SIDI :
- des projets viables économiquement sur le long terme
- la SIDI s’appuie sur une connaissance socioéconomique approfondie et sur le réseau du CCFD
- elle accepte une prise de risque en soutenant des institutions de micro-finance qui démarrent et s’investissent dans des zones géographiques difficiles par exemple la Palestine
- elle travaille en réseau et avec effet de levier. Elle a des équivalents en Belgique, Italie…
- elle se retire quand le partenaire peut fonctionner seul
Pour plus d’information :
Dominique Reymann 01 46 30 18 40 dgreymann@club-internet.fr
Odile Mathis 01 46 60 33 07 mathis.odile@wanadoo.fr
Marie Redor 01 47 02 63 60 mary.redor@free.fr